Les relations entre le Maroc et la Mauritanie sont en passe de connaître une nouvelle étape. Rabat et Nouakchott envisagent la réalisation de projets communs et stratégiques. Le voisin du sud «devrait être connecté au réseau électrique marocain», indique dans des déclarations à Yabiladi Cheikh Ahmed Lamine, le directeur de publication d’Anbaa.info.
En effet, la ministre de Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, et son homologue mauritanien de l’Energie et du pétrole, Mohamed Ould Khaled, ont signé, jeudi 23 janvier à Rabat, un protocole d’accord bilatéral visant à renforcer le partenariat dans les secteurs de l’électricité et des énergies renouvelables.
L’agenda de la coopération bilatérale porte également sur une interconnexion hydrique, En effet, le sujet a été abordé, ce jeudi 23 janvier à Koweït city, entre le ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka, et son homologue mauritanienne, Amel Bent Mouloud, en marge de leur participation au Forum de haut niveau sur le financement du développement de l’eau pour la région MENA, ajoute la même source.
«La Mauritanie espère bénéficier de l’expérience marocaine dans le dessalement des eaux de mer. Nouakchott est particulièrement intéressée par la station de Dakhla» en cours de réalisation, précise Cheikh Lamine. Une fois opérationnelle, l’unité devra fournir 37 millions de mètres cubes d’eau par an, dont 7 millions d’eau potable.
La réunion Mohammed VI-Ould El Ghazouani a balisé la voie
Les deux pays prévoient également une interconnexion aux niveaux des ports et des routes, ajoute la même source. Pour rappel, ce volet de la coopération entre les deux voisins était au menu des entretiens, du 20 février 2024 à Rabat, entre Nizar Baraka et son homologie Mohamed Aly. Les deux voisins travaillent actuellement sur les chantiers des communications et internet. Le royaume est présent sur ce marché, et ce depuis l’acquisition, en 2001, par Maroc Telecom de 51% des actions de Mauritel.
«Cette nouvelle dynamique est le fruit de la réunion, du 20 décembre à Casablanca, entre le roi Mohammed VI et le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a permis d’accélérer l’examen de ces projets stratégiques», affirme Cheikh Ahmed Lamine. Les deux chefs d’Etat ont réitéré leur «détermination à développer des projets stratégiques pour la liaison entre les deux pays voisins, et à coordonner leurs contributions dans le cadre des initiatives royales en Afrique, particulièrement le gazoduc Africain-Atlantique et l’initiative visant à favoriser l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique», avait précisé alors le cabinet royal dans un communiqué.
Outre les intérêts économiques et stratégiques, le Maroc et la Mauritanie partagent également les mêmes alliés, notamment les Emirats arabes unis, engagés financièrement et politiquement dans les deux pays, la France, l’Espagne, le Sénégal, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis.
La Mauritanie du président Ould El Ghazouani fait encore la sourde oreille aux appels de l’Algérie de rejoindre son projet d’un Maghreb sans le Maroc.