Lors d’une séance plénière à l’Assemblée de Ceuta, la Conseillère des Finances, Kissy Chandiramani, a regretté que, pour des «raisons diplomatiques et géopolitiques», aucune visite royale dans la ville autonome n’ait été prévue. Elle a précisé que la responsabilité incombe au Gouvernement espagnol qui décide de tous les déplacements du roi, informe El Confidencial.
Julia Ferreras, députée du parti local d’opposition Ceuta Ya, a explicitement désigné le Maroc comme la raison derrière cette absence royale. Elle a dénoncé le « traitement discriminatoire» réservé à Ceuta par le monarque espagnol, Felipe VI, qui n’a jamais visité la ville en dix ans de règne. La députée a insisté sur l’importance de cette visite pour affirmer l’espagnolité de Ceuta.
Le souvenir de la visite en 2007 du couple royal, Juan Carlos et Sofía, qui avait provoqué une crise diplomatique avec le Maroc, reste vif. À cette époque, le roi Mohammed VI avait rappelé son ambassadeur à Madrid et condamné fermement cette visite, la qualifiant «d’atteinte aux sentiments patriotiques du peuple marocain».
En février de l’année précédente, après un sommet hispano-marocain, le président espagnol Pedro Sánchez avait déclaré que les deux pays s’étaient engagés à éviter tout ce qui pourrait offenser l’autre partie dans leurs discours et pratiques politiques, particulièrement concernant leurs sphères de souveraineté respectives. Une visite de Felipe VI à Ceuta et Melilla, revendiquées par Rabat, serait perçue comme une violation de cet engagement.
Enfin, le député de Vox, Carlos Verdejo, a exprimé son mécontentement face à la décoration d’Abdelkader Chaib Haddu par Felipe VI, le 19 juin dernier. Haddu, président de l’Association Culturelle Al Idrissi, a reçu l’Ordre du Mérite Civil pour ses efforts en faveur de la coexistence et de l’intégration des jeunes à Ceuta. Distinction que Verdejo n’a pas manqué de critiquer, avançant que Haddu est un «symbole de la culture marocaine à Ceuta».