Le Maroc est classé 57e sur 139 économies dans l’Indice mondial de l’innovation (GII) 2025, marquant bondissant de neuf places par rapport à l’année dernière. Publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en partenariat avec l’Institut Portulans, cette 18e édition qualifie le Maroc de «l’un des plus grands bonds de la région, avec de solides résultats dans le desing industriel, les dépenses d’éducation et la productivité du travail».
Le GII évalue les capacités d’innovation à travers près de 80 indicateurs, regroupés en intrants et extrants d’innovation. Le Maroc performe mieux dans ces derniers. Il est est passé de la 89e à la 77e place pour les intrants, tandis que son classement en extrants a légèrement glissé de la 47e place en 2024 à la 51e cette année. Globalement, le pays se classe 4e parmi 37 économies à revenu intermédiaire inférieur et 8e parmi 18 économies en Afrique du Nord et Asie occidentale.
Des performances contrastées
Le rapport montre que le Maroc s’est amélioré dans six indicateurs à court terme, tandis qu’il a reculé dans trois. Il est à la 6e place mondiale pour les dessins industriels par origine, la 12e pour la fabrication de haute technologie, et la 16e pour les dépenses d’éducation en pourcentage du PIB.
Quant à la productivité du travail, elle a augmenté de 2,5% à court terme, tandis que les publications scientifiques ont augmenté de 14,6% entre 2023 et 2024. Le Maroc se classe également 46e mondial pour les extrants créatifs, stimulé par les marques déposées, le desing industriel et la hausse de la valeur des marques.
Par ailleurs, le Maroc est 84e en capital humain et recherche, freiné par de faibles scores aux tests PISA, des ratios élèves-enseignant élevés et un investissement limité en R&D. Il est également 82e en infrastructure, notamment dans l’énergie bas carbone et la durabilité écologique, et 81e en sophistication du marché, où l’activité de capital-risque est encore sous-développée. L’absence d’universités marocaines dans les classements mondiaux QS et le manque d’entreprises licornes soulignent les lacunes dans la recherche avancée et l’écosystème des startups.
Le Global Innovation Tracker 2025 dresse un constat mitigé : les transactions de capital-risque ont bondi de 60,9%, les publications scientifiques ont augmenté de 14,6% et la connectivité à large bande s’est améliorée de 9,6%. Pourtant, l’investissement en R&D a chuté de 18,2%, la couverture sanitaire a diminué de 1,3% et la création d’applications mobiles a baissé de 22,5%.
Au niveau régional, le Maroc se classe derrière les Émirats arabes unis (30e), l’Arabie saoudite (46e) et le Qatar (48e), mais devant Bahreïn (62e), la Jordanie (65e), Oman (69e), la Tunisie (76e), l’Égypte (86e), le Liban (90e) et l’Algérie (115e).
À l’échelle mondiale, le classement GII est dominé par la Suisse, la Suède, les États-Unis, la Corée du Sud et Singapour, suivis par le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, le Danemark et la Chine, qui entre pour la première fois dans le top 10.