Le collège-lycée musulman privé Ibn Khaldoun à Marseille fait l’objet d’une demande de suspension du contrat d’association avec l’Etat, le temps de mettre en œuvre une inspection académique. La requête a été formulée, mercredi, par le président de la région Provence-Alpes Côte d’Azur, Renaud Muselier (Renaissance) et la présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal (DVD), après que l’établissement a été cité dans le rapport sur «l’entrisme» islamiste et les Frères musulmans en France. Citée par l’AFP, une lettre a été transmise dans ce sens à la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne.
Pour sa part, le rectorat d’Aix-Marseille déclaré à BFM Marseille Provence qu’un «contrôle inopiné des classes hors contrat» du collège-lycée avait eu lieu en février dernier, révélant «certains dysfonctionnements qui ont mené à des mises en demeure». «En lien avec le ministère de l’Intérieur, l’Education nationale est en train d’examiner les modalités de contrôles complémentaires notamment pour les classes sous contrat», a ajouté la même source.
Le collège-lycée musulman privé Ibn Khaldoun a été fondé en 2009, dans les quartiers Nord de Marseille. Cité par les deux élus, un extrait du rapport sur l’entrisme avance que l’établissement ferait partie d’un «centre de l’écosystème frériste des Bouches-du-Rhône», regroupé dans «le Centre musulman de Marseille» avec la mosquée Mariam, «ainsi que de nombreuses associations islamiques».
Sans attendre le retour du ministère de l’Education nationale, les deux élus ont ainsi décidé de suspendre le «forfait d’externat», une contribution financière aux frais de fonctionnement des établissements privés sous contrat d’association avec l’Etat, au niveau des régions.
Cité par le média, l’entourage de Renaud Muselier reconnaît pour autant qu’«aucun incident particulier sur cet établissement n’est remonté, ces dernières années». En l’espèce, un rapport d’inspection permettrait «d’y voir plus clair».
Des mesures similaires ont récemment concerné nombre d’établissements musulmans. En avril dernier, le tribunal administratif de Lille a ordonné le rétablissement du contrat révoqué au lycée Avrroès, privé de subventions publiques depuis la rentrée 2024.