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Le gouvernement somme la ville de Jumilla de retirer une mesure islamophobe

Le gouvernement somme la ville de Jumilla de retirer une mesure islamophobe

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Le gouvernement espagnol à Madrid a posé un ultimatum au conseil de la ville de Jumilla (province de Murcie), pour le retrait d’une mesure votée récemment par les élus locaux du Parti populaire. Proposée par la formation d’extrême droite Vox, la motion en question interdit l’utilisation des installations de la municipalité pour les célébrations religieuses musulmanes, principalement l’Aïd el-Fitr clôturant le ramadan et l’Aïd el-Adha, la fête du sacrifice. Si elle n’est pas révoquée dans un délai d’un mois, l’initiative fera l’objet d’une procédure contentieuse administrative, ont rapporté ce lundi les médias du royaume ibérique, citant l’exécutif socialiste de Pedro Sánchez.

En effet, le gouvernement fustige une mesure «raciste» et pointe des dispositions qui «restreignent arbitrairement» des festivités annuelles, en violation du droit à la liberté religieuse reconnue par la Constitution, y compris pour la communauté musulmane. Dès la semaine dernière, la ministre espagnole de l’Inclusion, de la sécurité sociale et des migrations, Elma Saiz a justement averti que son gouvernement veillerait à «garantir le respect maximal de la Constitution».

Le ministère de la Présidence, de la justice et des relations avec le Parlement a publié une déclaration similaire, en plus d’avoir coordonné la demande de révocation avec le département de la Politique territoriale. A ce titre, le ministre Félix Bolaños a lui-même réagi à la motion votée, en dénonçant une «dérive extrémiste» de l’alliance PP-Vox. «Nous mettrons fin à leurs mesures extrêmes, comme nous l’avons fait face aux obstacles à l’avortement en Castille-La Manche ou à la censure à Murcie», a-t-il affirmé.

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) s’est également exprimé, par le biais de sa porte-parole. Dans des déclarations publiques, samedi, Montse Mínguez a épinglé le parti de droite pour son adhésion à l’idéologie de la formation extrémiste. Elle alerte sur un rapprochement qui «institutionnalise le racisme, la xénophobie et l’islamophobie».

Alors que le PP continue de soutenir la motion, le gouvernement se dit résolu à en finir avec cette interdiction. A Jumilla, qui compte près de 27 000 habitants, le nombre de citoyens musulmans est estimé à 1 500. Dans le fond, le conseil municipal de la ville défend sa mesure en invoquant la protection des «valeurs et des manifestations religieuses traditionnelles».

Une intention discriminatoire caratérisée dans les propos de Vox

Selon l’exécutif, «la véritable intention discriminatoire de l’accord transparaît tant dans le texte original que dans les déclarations du porte-parole de Vox, qui s’est vanté d’avoir interdit les fêtes musulmanes». Pour le gouvernement, il s’agit «clairement» d’une «nouvelle violation des droits et libertés fondamentaux par les gouvernements locaux et régionaux de droite et d’extrême droite», face à laquelle le pouvoir central «doit intervenir en faveur de la Constitution».

Dans ce sens, l’organe exécutif soutient que «les raisons objectives invoquées sont infondées», puisque la loi autorise l’utilisation notamment du centre sportif municipal «pour des activités socioculturelles». En l’espèce, il a affirmé son «engagement» sans «demi-mesure» contre l’intolérance, en défendant «la Constitution, les valeurs démocratiques et la coexistence pacifique». Il a également assuré combattre «politiquement et juridiquement toute initiative visant à porter atteinte aux droits et aux libertés et à plonger l’Espagne dans une dynamique autoritaire, à l’instar d’autres pays où l’extrême droite a occupé des postes gouvernementaux».

Au-delà de la classe politique, le débat a fait réagir la Conférence épiscopale. Cité par EFE, l’organisme de l’Église catholique en Espagne a invoqué le principe constitutionnel de la liberté de culte. Un argument qui déplaît aux représentants de Vox. Dans une province connue pour accueillir un nombre important des membres de la communauté marocaine, la société civile avait également dénoncé la motion, depuis la semaine dernière.

Présidente de l’Association des travailleurs immigrés marocains (ATIM) dans la région et vice-présidente nationale, Sabah Yacoubi a pointé précédemment auprès de Yabiladi une antinomie historique, doublée d’un référentiel xénophobe et islamophobe. La militante souligne que le discours du PP et de Vox «sur les ‘activités étrangères à l’identité du peuple’ est faux et dangereux», considérant le passé historique musulman califal de l’Espagne.





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