La mère des croyants et épouse du Prophète Mohammed, Aisha (que Dieu l’agrée), fille d’Abou Bakr Al-Siddiq, s’est éteinte durant le mois de Ramadan de l’an 58 de l’hégire. Elle fut la troisième épouse du Messager de Dieu (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui).
Les historiens ne s’accordent pas sur le jour exact de son décès. «Elle n’a pas eu d’enfant avec le Messager de Dieu et n’a jamais été enceinte. Sa mort est survenue un mardi soir, le 17 — certains disent le 19 ou le 13 — du mois de Ramadan, à l’âge de 66 ans. Elle avait exprimé le souhait d’être enterrée la nuit même, et fut inhumée à Jannat Al Baqi», rapporte Ahmed bin Yahya bin Jaber Al-Baladhuri dans son ouvrage Ansab Al-Ashraf.
La bien-aimée du Prophète
Aisha est née dans l’Islam, sept ans avant l’hégire. Le Prophète Mohammed l’a épousée lors de la deuxième année de l’hégire, après la célèbre bataille de Badr. Elle était très chère au Prophète. Amr Ibn Al-Ass, l’un des Compagnons, relate dans un hadith consigné dans Sahih Al Bukhari : «J’ai demandé au Prophète : « Qui aimes-tu le plus ? » Il m’a répondu : « Aisha ». J’ai insisté : « Et parmi les hommes ? » Il a répliqué : « Son père » (Abou Bakr, ndlr).»
«Khadija était sans conteste la bien-aimée du Prophète. Mais après sa disparition, Aisha est devenue la personne qu’il chérissait le plus», souligne Abdul Aziz bin Abdullah Al-Rajhi dans Explication de Sunan Ibn Majah.
Lorsque le Prophète est tombé malade, il a demandé à ses épouses la permission de rester chez Aisha. «Le décès du Prophète a eu lieu à Médine, dans la chambre d’Aisha. Il a rendu l’âme alors que sa tête reposait sur la cuisse d’Aisha», précise un article publié sur le site de la Rabita Mohammedia des oulémas. «Il souhaitait que son âme quitte son corps entre ses mains», ajoute-t-on. Le Prophète de l’islam a même été enterré dans la maison d’Aisha.
L’érudite et défenseure des droits des femmes
Dans son livre Histoire de l’islam, Shams al-Din Muhammad bin Ahmad bin Othman al-Dhahabi décrit Aisha comme une «Faqiha» (érudite) parmi les femmes de la nation. Il ajoute qu’elle possédait «une grande éloquence et un savoir considérable». Umair bin Wahb al-Zuhri affirme, dans Al-Isaba fi Tamayoz al-Sahaba, que «si l’on combinait la connaissance d’Aisha avec celle de toutes les épouses du Prophète, elle surpasserait celle de tous les autres».
Les Compagnons sollicitaient ses conseils sur la jurisprudence et les devoirs religieux, auxquels elle répondait avec sagesse. Ataa a déclaré qu’«Aisha était la plus savante et la plus avisée». Abu Musa Al-Ash’ari a confirmé que les Compagnons retrouvaient tous les hadiths auprès d’elle.
En effet, 2 210 hadiths du Prophète ont été transmis par elle. «Elle avait parfois des interprétations uniques sur certains sujets, rivalisant avec les érudits et les compagnons, au point qu’Al-Zarkashi a rédigé un ouvrage spécial intitulé « Al Ijaba li Irad ma Isstadrakatho Aisha Ala Assahabah »», selon un article de la Rabita Mohammedia.
En tant qu’épouse du Prophète, elle défendait les droits des femmes, tant du vivant du Messager de Dieu qu’après sa mort. De nombreuses sources rapportent que des femmes se tournaient vers Aisha pour porter leurs doléances au Prophète, en raison de son influence auprès de lui.
Un autre article publié sur le site de la Rabita Mohammedia des Oulémas explique que «sa féminité ne l’a jamais empêchée de tenir tête aux hommes lorsqu’elle percevait une mauvaise compréhension ou une erreur d’interprétation». «Elle mérite donc le titre de pionnière des droits des femmes» en islam, ajoute-t-on.
Après la mort du Prophète, Aisha a également contesté certains hadiths attribués au Messager de l’Islam, qui minimisaient le rôle des femmes.
