Le Conseil des mosquées du Rhône a appelé, dimanche, à une intervention du président français Emmanuel Macron, pour une «solution équitable» à même de sauver le groupe scolaire musulman privé Al-Kindi. Incluant primaire, collège et lycée, il est le dernier à être en contrat avec l’Etat, avant le récent retrait de ce partenariat. La structure cultuelle dénonce en effet une décision «arbitraire» et un «deux poids, deux mesures», au vu du laxisme dans le traitement consacré à d’autres établissements religieux comme Stanislas à Paris.
Plus tôt en ce mois de janvier, la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé la résiliation des contrats d’association liant l’Etat au groupe scolaire Al-Kindi, invoquant des «manquements pédagogiques, administratifs» et des «atteintes aux valeurs de la République». Alors que l’arrêt des subventions devrait prendre effet, à compter du 1er septembre 2025, le groupe scolaire a annoncé saisir le tribunal administratif, dénonçant une «islamophobie d’Etat» et une résiliation apparentée à «de la politique qui se drape dans de faux arguments pédagogiques».
Dans ce contexte, la direction du groupe scolaire Al-Kindi a lancé un appel aux dons pour assurer sa pérennité. Pour sa part, le président du Conseil des mosquées Kamel Kabtane a appelé la communauté musulmane de la région à la mobilisation, tout en annonçant d’ores et déjà une grande collecte à l’occasion du premier vendredi de ramadan, le 28 février.
Cité par Lyon Mag, Kamel Kabtane souligne que «cette initiative est une opportunité de témoigner de la solidarité de la communauté musulmane devant cette injustice et de contribuer concrètement au maintien de cette institution si précieuse», de manière à «garantir que l’égalité des chances et le respect des valeurs républicaines soient appliqués à tous, sans distinction».
Dans le même sens, le Conseil rappelle les «résultats remarquables» des élèves du groupe scolaire, qui affiche l’un des taux de réussite au baccalauréat «les plus élevés de l’académie de Lyon».