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L’ascension inspirante de Mohamed Ait Mbarek dans l’Atlas

L’ascension inspirante de Mohamed Ait Mbarek dans l’Atlas

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Perché dans les hauteurs des montagnes de l’Atlas, au cœur du village d’Armed, entre Imlil et le sommet majestueux du mont Toubkal, Mohamed Ait Mubarak se fond dans le décor avec sa djellaba traditionnelle et sa « razza », un turban enroulé autour de sa tête. Derrière son sourire chaleureux se cache un parcours exceptionnel : de guide touristique à dos de mule, il est devenu un entrepreneur audacieux dans le secteur du e-commerce.

Mohamed voit le jour en 1978 dans ce village reculé, accroché à la montagne, dépourvu à l’époque d’école ou de centre de formation. Pourtant, il nourrit un rêve singulier pour la région : apprendre l’anglais. Ce rêve est bien plus qu’une simple ambition personnelle ; c’est une nécessité dans ce coin du monde où le tourisme est vital pour la survie économique.

Autodidacte dès 15 ans

Dès l’âge de 15 ans, Mohamed commence à accompagner les touristes à travers les montagnes, portant leurs bagages et les guidant avec peu de mots, car il ne parle pas leur langue. Mais il écoute attentivement et apprend. Ces voyages, qui s’étendent parfois sur deux semaines, lui permettent de développer une passion silencieuse pour les langues et les cultures.

«À Imlil, si vous ne parlez pas plusieurs langues, vous ne pouvez pas vivre. Les touristes ne vous jugent pas pour vos erreurs ; au contraire, ils vous encouragent à parler et à progresser.»

Mohamed Ait Mubarak

Grâce à des années d’expérience et d’interactions, Mohamed devient fluent en anglais et décide de lancer son propre projet. Il crée la coopérative de tissage de tapis « Adrar », qui signifie « montagnes » en amazigh. Il initie les visiteurs aux significations profondes des couleurs et des motifs, révélant l’héritage amazigh incarné dans chaque pièce, véritable reflet d’une histoire riche.

Sa vision dépasse le tourisme traditionnel. Avec la pandémie de COVID-19 et la chute du nombre de visiteurs, il s’oriente vers le commerce en ligne, malgré son illettrisme initial. Grâce à l’aide d’amis étrangers, il apprend à lire et à écrire, et commence à gérer des comptes numériques pour vendre les tapis de son village, transformant ces produits en objets convoités au Maroc et au-delà.

Il plaisante avec Yabiladi : «Même si le COVID dure 40 ans, je n’ai pas peur, tant que les moyens de transport continuent de livrer mes marchandises.»

Des fossiles aux tapis

Mohamed est un véritable touche-à-tout. Avant d’entrer dans le monde des tapis, il était commerçant de pierres et de fossiles, qu’il collectait pour les vendre aux passionnés. Il se remémore : «Je faisais une heure et demie de marche, depuis le douar où je vivais, jusqu’à Chamharouch, où je présentais et vendais mes pierres. J’ai réussi à réunir un capital, et c’est ainsi qu’est née l’idée de lancer la coopérative.»

La coopérative emploie environ 50 femmes, principalement des mères de la région. Mohamed ne se contente pas de créer des emplois ; il assure aussi la formation, invitant des artisans d’autres villages à enseigner leur savoir-faire dans l’atelier qu’il a ouvert à Id Aissa.

Chez lui, ses huit enfants parlent couramment l’anglais, tout comme ses frères et sœurs. Avec fierté, il raconte : «Un de mes fils, qui a quitté l’école en première année de collège, a travaillé avec moi pendant quatre ans et est devenu à l’aise en anglais avant de se lancer en tant que guide touristique. J’encourage mes enfants à apprendre des langues et à s’investir dans le commerce… ce sont les armes de l’avenir.»

Bien qu’il ait appris de nombreuses langues étrangères et qu’il soit connecté au monde, Mohamed reste fidèle à sa tenue amazighe et à sa « razza », symboles de sa culture authentique. Il conclut notre conversation avec un sourire : «Ce serait dommage que les hommes de la région ne portent pas cette tenue. Je m’y accroche car c’est une partie de mon identité et de ma fierté amazighe, et aujourd’hui, je la vois comme une identité avant d’être une tradition.»





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