Après son communiqué du 5 octobre, saluant les arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne rendus la veille, l’Algérie en remet une couche. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le voisin de l’Est a dénoncé le soutien apporté par une forte majorité de pays de l’UE au partenariat stratégique avec le Maroc.
«Le plus surprenant, c’est d’entendre, alors que nous suivons les réactions concernant les décisions de la Cour de Justice de l’Union Européenne, des États membres de cette même institution qui tentent de nous convaincre que les accords commerciaux sont au-dessus de tout lorsqu’il s’agit du Sahara occidental», a déclaré Ahmed Attaf, hier, dans une allocution.
«On dit que les contrats doivent être respectés « Pacta Sunt Servanda » (les conventions doivent être respectées, ndlr), mais l’Union Européenne vient de nous affirmer que la loi des contrats prime le « Jus Cogens » (droit contraignant, ndlr), voire même sur les arrêts de la plus haute juridiction européenne», a-t-il dénoncé.
«Le plus grave est que toutes ces fabulations sont justifiées par les relations stratégiques avec le Royaume du Maroc, les intérêts communs avec ce pays et les ambitions grandissantes à s’emparer des richesses du Sahara occidental», a déclaré Attaf.
Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a prévenu mardi à Rabat que «le Royaume du Maroc n’adhérera à aucun partenariat qui porte atteinte à sa souveraineté nationale et à son intégrité territoriale». Ce message adressé essentiellement à l’Union Européenne s’inscrit en droite ligne du discours du roi Mohammed VI du 20 août 2022. «Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit», avait alors souligné le souverain.