François Zimeray, l'avocat de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, a annoncé lundi dans un communiqué ne pouvoir rendre visite à son client, emprisonné en Algérie pour atteinte à la sûreté de l'Etat et qui réclame sa libération.
L’avocat précise dans le communiqué : « Alors que la Cour d’appel d’Alger se prononcera mercredi 11 décembre sur la demande de libération de Boualem Sansal, François Zimeray n’a pas été autorisé à se rendre en Algérie pour préparer la défense de son client aux côtés de son épouse algérienne ».
Il a ajouté : « Le refus d'un visa entrave l'exercice des droits de la défense prévus dans les traités internationaux ratifiés par l'Algérie, sans lesquels le procès ne serait pas équitable ».
Le communiqué poursuit : « En vertu des accords conclus en 1962, les avocats français et algériens peuvent exercer mutuellement la profession dans les deux pays », notant que « Zimeray a demandé un visa accompagné d'une invitation de ses confrères algériens ».
Pierre Hoffman, bâtonnier du Barreau de Paris, a déclaré sur la plateforme « X » : « Ce qui se passe est inacceptable. Les droits de la défense ne changent pas. »
Zimeray, chargé par les éditions françaises Gallimard de défendre l'écrivain, a annoncé avoir déposé une demande de libération de Sansal, âgé de 80 ans.
Selon la maison d’édition de ses œuvres, « Sansal a été accusé, emprisonné et placé sous observation médicale ».
Zemiray a indiqué dimanche que l'écrivain « a été transféré jeudi dernier à la prison d'El-Kalia, à 35 kilomètres d'Alger », regrettant de ne pas l'avoir prévenu « en temps réel » et dénonçant la procédure « non transparente ».
Zemirai a précisé que Sansal a été arrêté en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui punit toute atteinte à la sûreté de l'Etat.
L'écrivain a reçu un grand soutien de la part de plusieurs instances politiques et littéraires du monde.