A rebours de son «statut de pays observateur» au Sahara occidental, l’Algérie marque à nouveau sa colère. Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué, samedi 12 octobre, des ambassadeurs d’États européens afin qu’ils apportent des explications sur le soutien exprimé par leurs pays au partenariat avec le Maroc, au lendemain des arrêts rendus, le 4 octobre, par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) en faveur du Polisario. Une annonce faite par une «source bien informée» au département Attaf dans des confidences à l’APS, rapportent des médias algériens.
L’agence de presse officielle n’a pas donné le nombre exact des diplomates de l’UE concernés par cette convocation. Pour rappel, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a révélé, mardi 8 octobre à Rabat, que «19 pays de l’UE» ont apporté leur appui au royaume.
La même source diplomatique algérienne a souligné que les ambassadeurs convoqués «ont affirmé que les déclarations en question ne signifient nullement leur opposition aux décisions adoptées par la Cour ou leur volonté de ne pas en tenir compte à l’avenir». Et d’ajouter que «parmi ces ambassadeurs, certains ont été surpris par le contenu de la déclaration publiée par la Commission européenne, une déclaration qui a dominé le « droit des contractants » sur les arrêts prononcés par la plus haute instance judiciaire européenne».
Cette convocation intervient dans le sillage des déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères. «On dit que les contrats doivent être respectés « Pacta Sunt Servanda » (les conventions doivent être respectées, ndlr), mais l’Union Européenne vient de nous affirmer que la loi des contrats prime le « Jus Cogens » (droit contraignant, ndlr), voire même sur les arrêts de la plus haute juridiction européenne», a-t-il dénoncé.
«Le plus grave est que toutes ces fabulations sont justifiées par les relations stratégiques avec le Royaume du Maroc, les intérêts communs avec ce pays et les ambitions grandissantes à s’emparer des richesses du Sahara occidental», a déclaré cette semaine Ahmed Attaf.