Depuis le vendredi 1er août, les internautes mauritaniens ne peuvent plus accéder au site d’information Anbaa.info. Ce média, réputé pour sa critique acerbe de l’Algérie, a déjà été sanctionné par les autorités de Nouakchott.
«Pour l’heure, nous avons contacté les autorités compétentes en Mauritanie pour comprendre les raisons de ce blocage, mais nous n’avons reçu aucune réponse officielle, ni de l’Autorité de régulation des télécommunications ni des organismes en charge des médias et de l’espace numérique, comme la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA)», a déclaré Cheikh Ahmed Lamine, directeur de publication d’Anbaa.info, à Yabiladi.
Interrogé sur les bénéficiaires potentiels de cette censure, le journaliste est resté prudent : «Nous laissons la réponse à l’opinion publique. Il est néanmoins légitime de s’interroger sur les parties qui ont régulièrement attaqué le site pour ses positions éditoriales indépendantes, notamment sur des sujets sensibles concernant certains pays voisins», a-t-il souligné.
Pour rappel, en mars 2024, la HAPA avait blâmé Anbaa pour «atteinte à l’Algérie», rendant le site inaccessible pendant 60 jours aux internautes mauritaniens. La décision avait été justifiée par la diffusion de «fausses informations» concernant l’Algérie.
En janvier 2023, l’ambassade algérienne à Nouakchott avait accusé une partie de la presse locale d’être à la «solde d’un État ennemi», en allusion au Maroc. «L’enrôlement de ces sites se fait par des visas, des voyages de loisirs, la publicité, la corruption et des sommes d’argent destinés aux mercenaires de la plume, qui n’ont ni crédibilité ni influence sur l’opinion publique», avait déclaré la représentation diplomatique dans un communiqué.
Déjà en septembre 2021, l’ancien ambassadeur algérien avait demandé à la HAPA de sévir contre certains médias mauritaniens jugés «hostiles» aux positions d’Alger, notamment sur la question du Sahara occidental.