La participation directe des Marocains résidant à l’étranger (MRE) aux prochaines élections législatives, communales et régionales, depuis leurs pays d’accueil, demeure incertaine. À un an des législatives de 2026, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftite, a esquivé la question dans sa réponse à une interrogation écrite de Khalid Essati, conseiller parlementaire de l’Union nationale des travailleurs marocains (UNTM), le bras syndical du PJD.
Il a toutefois rappelé qu’en 2021, les partis politiques étaient tenus de désigner une femme résidant à l’étranger à la tête d’au moins une liste régionale, condition nécessaire pour accéder au financement public.
Dans sa réponse, Laftite a affirmé que le gouvernement reste ouvert à toute proposition constructive visant à renforcer l’implication des MRE dans la vie politique. Il a également souligné le rôle crucial des partis politiques pour permettre aux Marocains du monde de se présenter aux élections.
Pour l’heure, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore entamé les consultations avec les partis politiques pour l’adoption de nouvelles lois électorales, qui régiront les prochaines échéances : les législatives de 2026 et les communales et régionales de 2027.
Pour rappel, en mars 2021, une majorité écrasante de députés avait rejeté un amendement proposé par le Parti de l’Istiqlal visant à permettre aux MRE de participer directement aux législatives de septembre 2021 depuis l’étranger. Le vote fut sans appel : 244 voix contre, 8 abstentions et seulement 18 pour, tous de l’Istiqlal. Le Parti de la Justice et du Développement (PJD), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), le Rassemblement National des Indépendants (RNI), l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et le Mouvement Populaire (MP) avaient voté contre cette participation directe.
L’article 17 de la Constitution garantit pourtant aux MRE «des droits de pleine citoyenneté, y compris le droit de vote et d’éligibilité. Ils peuvent se présenter aux élections sur les listes et dans les circonscriptions électorales locales, régionales et nationales».