Dès les premières minutes au sein de la Tidjania de Fès, la beauté et la finesse de l’architecture du lieu intimide, une paix intérieure nous envahit et le son du dikr résonne, puissant. Partout, du vert, la «couleur de la spiritualité et de l’islam», comme l’indique le président du Cercle Souffles à Fès et le descendant direct du Cheikh Ahmed Tidjani, Sidi Brahim Tidjani, qui fait découvrir à Yabiladi les lieux.
«Les débuts de la pratique de la Tariqa ont eu lieu dans cette zaouïa qui est considérée comme la zaouïa mère de la confrérie», précise Sidi Brahim Tidjani. Selon lui, le lieu est une «marjiia (référence) pour la tariqa» puisqu’on peut y «effectuer la ziyara et voir la tombe du cheikh Ahmed Tidjani». Chaque jour après la prière de l’asr, il y a une séance de dikr. C’est aussi un lieu «de rencontre pour les adeptes de la confrérie» avec une possibilité «de rencontrer les descendants du cheikh, qui peuvent fournir les informations véritables sur la Tariqa Tidjania», indique le président du Cercle Souffles.
Tourisme religieux
Du côté du président délégué régional du Conseil régional de Tourisme (CRT) de Fès et président de la commission promotion et aérien au niveau du CRT, Ahmed Sentissi, contacté par Yabiladi, l’importance de la zaouïa Tidjania est indéniable. Fès étant une «destination prisée dans le cadre du tourisme religieux et spirituel, une grande partie des personnes qui viennent visiter la ville de Fès le font dans ce cadre là. Et parmi ces touristes des milliers viennent faire la ziyara.», déclare le président du CRT de Fès.
La tombe du Cheikh Sidi Ahmed Tidjani. / Ph. DR
La confrérie des Tidjanes qui compte plus de 250 millions d’adeptes dans le monde, notamment en Afrique de l’Ouest, aux Etats-Unis et en Asie a un rite incontournable dans la capitale spirituelle du royaume : «juste après le pèlerinage à la Mecque, il y a le pèlerinage dans le mausolée de Sidi Ahmed Tidjani».
La zaouïa Tidjania. / Ph. DR
Loger chez l’habitant
Le CRT de Fès a alors créé il y a quelques années un programme dans le cadre de l’INDH intitulé «Ziyarat Fès ou Ziyara Tidjani», où les pèlerins qui viennent pour la ziyara peuvent «loger dans une cinquantaine de maisons, chez l’habitant», ajoute Ahmed Sentissi. Cela permet aux touristes de «bénéficier d’une habitation bon marché, ils payent entre 100 à 200 dirhams maximum par personne», indique notre interlocuteur. En même temps cette initiative permet aux «familles qui gravitent autour du mausolée et dans la médina de vivre de subsides qu’ils récoltent lors de la visite des pèlerins», note le responsable.
D’un autre côté, la confrérie des Tidjanes a une connotation politique «indirectement», puisque ça montre «l’influence du Maroc, à travers la ville de Fès et la confrérie des Tidjanes» dans les pays d’Afrique de l’Ouest où il y a une «forte communauté Tidjane».
Du côté de la Royal Air Maroc, et des agences de voyages, des prix spéciaux et attractifs ont été mis en place pour les pèlerins.