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La vigilance, un impératif pour maintenir l’efficacité du système sanitaire


Jeudi 12 septembre 2024, le ministère de la Santé et de la protection sociale au Maroc a confirmé le diagnostic d’un cas d’infection à la variole simienne (mpox). Dans son annonce, le département a fait savoir que le virus a été découvert sur un patient, dans le cadre du protocole sanitaire adopté depuis le lancement de l’alerte par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon un communiqué, le concerné a reçu les soins nécessaires dans un centre médical de la ville de Marrakech, où son état de santé reste stable.

Médecin et chercheur en politiques en systèmes et politiques de santé, Dr Tayeb Hamdi estime auprès de Yabiladi que la découverte de ce cas n’est «nullement» un fait surprenant. En effet, la nouvelle souche de ce virus se caractérise par sa propagation rapide, même au-delà des zones jusque-là endémiques en Afrique centrale. Par conséquent, «tous les pays du monde» restent exposés au même risque, «dans la logique de l’épidémiologie».

A ce jour, l’inquiétude n’est donc pas de mise au Maroc, mais «la vigilance, si», insiste le praticien. «Un cas ou quelques-uns, doivent nous rappeler les mesures qui sont déjà recommandées dans le protocole, avant la détection du cas», souligne le médecin, qui rappelle l’importance des mesures d’hygiène de base. Autant pour les citoyens que les professionnels de santé, il est donc nécessaire de se tenir au «lavage des mains, éviter tout contact avec des personnes montrant des symptômes similaires à la mpox jusqu’à preuve du contraire, et investiguer de tels cas d’une manière plus approfondie».

Selon Dr Hamdi, «il ne faut pas attendre des centaines de cas pour prendre les précautions» nécessaire, puisque celles-ci «sont à prendre pour justement éviter la multiplication des cas». A ce titre, il rappelle notamment que la détection de cas est «une preuve que le système de santé marocain, avec son protocole de riposte» ont «très bien fonctionné». La finalité de toute adoption de mesure «de veille, de surveillance et d’alerte» n’est justement pas d’empêcher l’entrée d’un virus à un pays, mais d’identifier «le plus précocement possible les cas importés de l’étranger et de réduire au maximum les cas secondaires, ainsi que la transmission locale», rappelle-t-il encore.

En termes d’action à prendre, le médecin insiste particulièrement sur la sensibilisation et la prévention, autant de la population que des professionnels de santé. Ces initiatives, qui contribuent à renforcer le système de surveillance sanitaire, seront «largement suffisants avec notamment la prise en charge des cas détectés et les mesures de santé publique adéquates», ajoute Tayeb Hamdi.

Converger les efforts internationaux pour faire régresser le virus

Pour autant, le spécialiste estime qu’«il est temps que les pays riches qui n’ont ni le virus, ni la maladie, ni l’épidémie, et qui disposent des sources financières, des vaccins et des tests, partagent ces moyens avec les pays africains qui ont le virus et l’épidémie et qui n’ont ni vaccins, ni tests, ni moyens suffisants, pour freiner l’épidémie et la faire reculer et la cerner».

A ce titre, Dr Hamdi qu’«il est toujours possible, selon les données scientifiques et épidémiologiques, d’éviter une propagation planétaire». Précédemment, le médecin a mis en avant auprès de notre rédaction les différentes actions à mener à plusieurs échelles pour venir à bout du virus, notamment à travers «la coopération avec les autres pays, dans un élan de solidarité internationale, pour stopper la maladie et la faire régresser là où elle a émergé».

Si la variole humaine a été éradiquée en 1980, des vaccins ont en effet été stockés dans les pays riches, «surtout pour vacciner les professionnels de santé, les chercheurs de laboratoires ou ceux travaillant dans des milieux à risque». En 2022, leur formule a été utilisée contre le monkeypox, avec un succès dans 85% des cas.

Si ce processus a permis de résorber la propagation de la nouvelle forme de variole, l’Afrique aura été en reste, «ce qui n’a pas aidé à limiter les infections dans notre continent». Pour l’instant, des médicaments antiviraux sont utilisés et d’autres sont en cours d’essai.

Les symptômes de la variole simienne (mpox) :

Provoquant des lésions moins accentuées que celles de la variole humaine mais ressemblantes et plus prononcées que celle de la varicelle, la variole simienne se manifeste tout d’abord par une fièvre, des céphalées et des douleurs musculaires. Elle développe également des adénopathies, des ganglions au niveau du cou, avec des frissons, une fatigue générale et des lésions qui prennent la forme de bulles sous la peau.

Dans le cas de la souche identifiée en 2022, les lésions touchent principalement les parties génitales. Avec la souche actuelle, tout le corps est exposé à des lésions généralisées : visage, mains, pieds, tronc, langue, cornée, bouche, yeux…

Afin de mieux cerner les cas d’infection, «les professionnels de santé auront les schémas pour diagnostiquer et différencier entre chacune des souches sur le plan clinique, à travers des examens», souligne Dr Tayeb Hamdi. Si la transmission est plus accélérée, «des tests pourraient être mis à la disposition».





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