Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a récemment révélé que le taux de chômage au Maroc a augmenté de 1,2 points, pour atteindre 13,7% au premier trimestre 2024, contre 12,9% l’année précédente. Cette hausse s’explique par une réduction importante des terres cultivées, passant de 4 millions à 2,5 millions d’hectares et engendrant la perte inévitable de 159 000 postes dans le secteur agricole.
À Sidi Slimane, un village au nord de Rabat, des ouvriers agricoles se retrouvent désespérément en quête d’opportunités de travail, une situation amplifiée par une sécheresse persistante qui impacte gravement ce secteur. Mustapha Loubaoui, un moissonneur-batteur, témoigne auprès de l’AFP, expliquant qu’il a parcouru 280 km pour offrir ses services à Dar Bel Amri, sans succès. Il déplore la raréfaction des emplois due aux conditions climatiques difficiles : «Le travail s’est raréfié à cause de la sécheresse.»
Le gouvernement marocain, confronté à cette crise, a annoncé la création de 140 000 nouveaux emplois grâce à des accords d’investissement dans divers secteurs, bien que ce chiffre reste insuffisant comparé à la promesse électorale d’un million d’emplois sur cinq ans. Le ministre de l’Industrie, Ryad Mezzour, a souligné que le marché du travail est insuffisamment soutenu par l’industrie, malgré les succès des exportations marocaines, notamment dans le secteur de l’automobile.
Abderrahim Handouf, ingénieur agronome, a noté que l’agriculture moderne représente une avancée, toutefois elle ne couvre qu’une petite fraction des besoins, laissant une grande partie des agriculteurs vulnérable aux variations climatiques.