Après l’annonce par la France de sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, l’Union européenne (UE) a réitéré, mercredi, que la position du groupe régional sur la question restait «inchangée». «Il est de la responsabilité de chaque Etat membre de réagir en fonction de ses propres positions», a déclaré Josep Borrell, porte-parole des Affaires étrangères de l’UE.
Le responsable a affirmé que l’UE continuait de soutenir le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que son envoyé pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, «pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental». Dans ce sens, Borrell a souligné que cette solution devait être «conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU».
Dans une lettre adressée mardi au roi Mohammed VI, le président Emmanuel Macron a officialisé la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France. Dans sa missive, qui a coïncidé avec le 25e anniversaire de la Fête du trône, il a souligné que «le présent et l’avenir» du Sahara s’inscrivaient «dans le cadre de la souveraineté marocaine». En conséquence, Paris «entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international», a-t-il affirmé.
En Algérie, la position française a provoqué une colère anticipée en plusieurs temps. Avant même la sortie officielle d’Emmanuel Macron, la diplomatie d’Alger et ses canaux médiatiques se sont empressés de multiplier les réactions sur la prochaine reconnaissance. Mercredi, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a fini par déclarer que le président français avait informé son homologue Abdelmadjid Tebboune de sa position en juin dernier.
Après la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France, l’Algérie a annoncé le retrait de son ambassadeur de Paris, avec effet immédiat.