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La « pension alimentaire partagée » entre époux est une réalité quotidienne dans la famille marocaine qui mérite d’être légalisée


Drapeau électronique – Rabat

L’Association Challenge pour l’Égalité et la Citoyenneté suit le débat en cours sur l’importance et la nécessité de « l’entretien commun entre époux », que ce soit lors de la conclusion du pacte matrimonial ou pour les enfants après sa dissolution. Cette discussion intervient à la lumière des déclarations du ministre de la Justice sur la préparation d’une nouvelle législation qui reflète les transformations de valeurs dont la société marocaine a été témoin au cours des trois dernières décennies.

Dans ce contexte, l'association a déclaré dans un communiqué que, il y a des années, le Mouvement national des femmes avait élevé la demande de « pension alimentaire conjointe entre époux » comme l'une de ses revendications fondamentales. Cet appel s’appuie sur la Constitution de 2011, qui garantit la pleine égalité des sexes, ainsi que sur la signature par le Maroc de la Convention internationale contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

L'association a souligné l'importance d'un certain nombre d'études et de rapports qui indiquent la nécessité de reconnaître la contribution des femmes marocaines au soutien de la famille, y compris les travaux domestiques qu'elles effectuent dans le cadre de cette contribution. Par exemple, l'enquête nationale sur le lien social au Maroc pour l'année 2012, l'enquête de terrain sur la mise en œuvre du Code de la famille après 10 ans (2016), l'étude nationale de la Chambre des Représentants sur les valeurs et leur activation institutionnelle ( 2022), et le rapport « Les femmes marocaines en chiffres » pour l’année 2021.

La communication explique que les données officielles indiquent que la majorité des Marocains soutiennent le principe de la pension alimentaire conjointe entre époux. Une enquête menée par le ministère de la Solidarité et de la Famille en 2016 a confirmé à 69,7% des Marocains interrogés qu'une femme qui dispose de revenus devrait contribuer aux dépenses familiales. L'enquête a également montré que 73% des personnes interrogées estiment que le travail domestique des femmes devrait être reconnu comme une contribution financière aux dépenses familiales, soulignant que le rôle traditionnel des femmes a changé avec leur entrée sur le marché du travail.

L'association a indiqué que ces données confirment l'urgence de modifier le Code de la famille pour garantir l'égalité des droits entre les époux. En particulier, le travail domestique devrait être reconnu comme une contribution matérielle digne de compensation, en plus de la contribution à l'entretien commun pendant la période du mariage et au partage des fonds gagnés après sa dissolution.

L'association a révélé que ces résultats ont été confirmés à nouveau dans une étude de terrain pour la Chambre des représentants en 2022, où 78% des personnes interrogées ont indiqué que l'égalité entre les époux renforcerait les liens familiaux, ce qui renforce la nécessité de réformes juridiques qui reflètent ces changements sociaux.

En conclusion de son communiqué, l'association a souligné que le moment est venu de concrétiser ces résultats et appels à travers une législation nationale qui renforce la famille marocaine et la rend équilibrée et durable. Par conséquent, tous les acteurs nationaux doivent contribuer à la réalisation de ces réformes.



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