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La peine de mort contre les tueurs du Café La Crème pourrait être reconsidérée


Condamnés à mort au Maroc pour la fusillade du Café La Crème, survenue à Marrakech en novembre 2017, deux tueurs à gages néerlandais pourraient voir leur peine reconsidérée. Précédemment engagés par le baron de drogue néerlando-marocain Ridouan Taghi pour éliminer l’un de ses rivaux, les deux hommes rattachés à la Mocro Maffia connus sous le nom de «tireurs rastas» ont raté leur cible. Ils ont fini par tirer sur le fils d’un magistrat marocain, à la terrasse du café.

L’affaire des deux hommes, identifiés comme Shadyone S. (32 ans) et Edwin RM (28 ans), aurait été renvoyée par la Cour de cassation devant un tribunal de Casablanca en juillet, selon le journal néerlandais De Telegraaf, citant l’avocat des mis en cause. Les juges de la juridiction suprême marocaine estiment en effet que la coopération des tueurs à gages n’a pas été suffisamment prise en compte dans leur condamnation en appel, selon Me Bob Kaarls.

Malgré leurs aveux et le fait d’avoir reconnu qui était le commanditaire du règlement de comptes, ces deux points n’auraient pas été considérés comme circonstance atténuante, lors de la condamnation.

Les «tireurs rasta» à nouveau devant la justice

Ce nouveau développement dans le dossier donne aux deux condamnés à mort la possibilité de bénéficier d’une commutation de peine en perpétuité ou en prison ferme pour une durée déterminée. Depuis leur condamnation, ils ont passé sept ans dans le couloir de la mort, au Maroc. Depuis 1993, le royaume n’exécute plus la peine capitale. Mais le statut de condamné à mort rend inéligible à une extradition vers les Pays-Bas.

Les tireurs rastas ont été arrêtés peu après l’attaque, qui a secoué la ville de Marrakech. Dans un premier temps, ils ont nié toute implication, avant de finir par coopérer avec les autorités marocaines. Dans ce sens, ils ont révélé que leur cible était bien le Néerlandais d’origine marocaine Mustapha El F., dit Moes «No Limits». Ce dernier a pu échapper à son élimination, après avoir changé de place, peu avant la fusillade. La victime tuée s’était installée à l’endroit où la cible initiale avait été identifiée. Plus tard, celle-ci a également été arrêtée.

Commanditaire du meurtre, Ridouan Taghi a été arrêté en décembre 2019 à Dubaï, sa ville de résidence où il s’est installé en 2016, restant également à l’abri de la justice néerlandaise. Il a été appréhendé grâce à une opération conjointe, menée par la police au Maroc, aux Emirats arabes unis et aux Pays-Bas.

Extradé le même mois, Taghi a été condamné aux Pays-Bas à la réclusion à perpétuité, le 27 février 2024. Deux ans plus tôt, son cousin Jaouad F. a été condamné au Maroc à six ans de prison ferme, pour «participation à une organisation criminelle liée au trafic de drogue». Connu comme un confident et un bras droit du baron au sein de la Mocro Maffia, il est aussi impliqué dans la fusillade du café La Crème.





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