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La musique afro-cubaine dans les veines, Roberto Fonseca a la joie contagieuse


Roberto Fonseca ne s’est jamais trouvé sous les projecteurs par hasard. Dans sa Havane natale, il a puisé ses premières influences musicales au sein d’une famille artistique, avec un père batteur et une mère danseuse professionnelle. Dernier album du chanteur, compositeur et pianiste, «La Gran Diversión» est une ode à toutes les inspirations qui ont façonné l’identité artistique de l’ancien manager de Buena Vista Social Club. Dans son tour du monde, l’opus a trouvé son chemin vers la scène marocaine, dans le cadre du 22e festival Tanjazz (du 19 au 22 septembre 2024).

Evoluant initialement dans l’univers éclectique local des musiques afro-cubaines et jazz de son pays, Roberto Fonseca est désormais une figure internationale de cet héritage, célébré brillamment en communion avec son public à dimension universelle. Autant qu’il s’en souvienne, il a toujours écouté des styles musicaux très diversifiés. «Chez mes parents, le matin, on écoutait de la musique classique. L’après-midi, c’était le jazz. Le soir, c’était l’ambiance funky qui s’installait. Le lendemain, on se réveillait avec de la musique afro-cubaine… Cette diversité a été très importante dans mon éducation musicale, car elle a habitué mon oreille, ma sensibilité et mon sens créatif à une richesse de sons différents les uns des autres. Elle m’a forgé à être attentif aux diverses musiques, lorsque je compose ma musique cubaine», a-t-il confié à Yabiladi.

A son sens, c’est d’autant plus une bonne raison pour rendre hommage à toutes ses influences, avec une mise en lumière de personnes ou de références culturelles ayant contribué à son succès incontestable. A ce titre, il nous confie être «très content de jouer ici à Tanger», après avoir été longuement «impatient de s’y produire». «Il était prévu que je sois là, l’année dernière, mais nous avions repoussé nos dates après le séisme survenu au Maroc. Après Jazzablanca précédemment, je suis donc ravi de faire mes retrouvailles avec le public marocain», nous dit-il.

«Le Maroc est un pays où je sens que les gens aiment réellement les musiques cubaine, jazz et afro-cubaine que nous leur présentons. Nous partageons avec eux un héritage qui vient d’ailleurs, certes, mais qui trouve son inspiration notamment en Afrique. En retour, ils nous expriment beaucoup de joie et c’est tout l’esprit même de notre tradition musicale.»

Roberto Fonseca

Des références communes qui transcendent les langues

Au fur et à mesure de ses nombreux voyages et concerts donnés à travers le monde, Roberto Fonseca ramène en effet la musique cubaine au monde, qui le lui rend bien depuis le début des années 2000. Chaque concert, encore plus dans le cadre de la promotion de son dernier album, prend ainsi les allures d’une grande fête entre passé et présent.

A Tanger, l’artiste a rendu hommage notamment au pianiste canadien Oscar Peterson, ou encore à Ibrahim Ferrer, figure légendaire de Buena Vista Social Club et de la musique cubaine, auprès de qui il a évolué pendant plusieurs années. Loin de la nostalgie mélancolique, il s’agit pour lui d’une célébration joyeuse, comme il l’affirme à notre rédaction :

«Avant de retrouver les belles interactions de notre public que nous aimons ici, nos répétitions et nos balances se passent d’ailleurs toujours dans la joie et la bonne humeur, lorsque nous sommes au Maroc. C’est toujours beau d’être entouré par cette gaieté que nous retrouvons chez le public, autant que chez les équipes techniques qui nous accompagnent sur scène et dans les coulisses, ainsi que chez les organisateurs du festival. Je suis fier de ramener la musique cubaine traditionnelle à une région dont l’héritage musical me parle beaucoup aussi. Ce n’est que du bonheur !»

Roberto Fonseca

Pour l’artiste, ce tout fait partie intégrante de son processus créatif. «C’est intéressant de voir ce que me rend le monde, en retour. J’aime beaucoup faire de la composition musicale. Je suis le genre de musiciens qui ont un penchant pour enfreindre les règles classiques à travers lesquelles on veut définir nos styles. Mes voyages me permettent d’entendre des ambiances et des sons différents et lorsque je les capte, je veux toujours les intégrer à ce que je fais. C’est pour cela que c’est très important pour moi de me produire dans divers pays et dans différentes régions. Je rencontre des publics différents, mais j’apprends aussi des musiques différentes», nous dit-il.

Ces références ont aussi leur place dans «La Gran Diversión» avec «Sal Al Malecón», une chanson qui tient particulièrement Roberto Fonseca à cœur, «parce qu’elle rejoint bien cette idée de partage et d’échange dans tous les sens». «L’intitulé est un jeu de mots qui m’a été inspiré d’un lieu que nous avons à La Havane, appelé Malecón. Le morceau s’appelle Sal Al Malecón, ce qui rappelle à l’oreille l’expression ‘Salam Aleykom’», nous dit l’artiste.

«C’est important pour moi que les gens connaissent mes influences artistiques et musicales dans leur grande dimension. J’ai beaucoup d’amis musiciens de cette région du monde où le public m’accueille chaleureusement et d’une certaine manière, c’est notamment un hommage à eux et à nos belles amitiés que la musique nous permet à travers le monde», nous confie Roberto Fonseca.





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