La Coordination nationale des familles des Marocains bloquée et détenus en Syrie et en Irak a révélé la mort d’une enfant marocaine de 7 ans, «dans des circonstances mystérieuses et tragiques au camp d’Al-Roj, dans le nord de la Syrie». Dans un communiqué, le comité a confirmé que la petite fille avait été enterrée sans aucune enquête sur les circonstances de sa mort. Selon la source, l’administration kurde du camp n’aurait pas mené d’investigations dans ce sens, laissant la famille et les proches en souffrance.
Le comité a exprimé sa condamnation d’une violation aux droits humains, exigeant une enquête urgente et transparente pour connaître la vérité et identifier les responsables, tout en mettant la lumière sur les éventuelles négligences. Par ailleurs, l’instance a lancé un appel au gouvernement marocain, l’exhortant à intervenir auprès des concitoyens qui se trouvent dans ces camps, afin de les rapatrier au pays d’origine.
Le comité a également souligné la nécessité d’une intervention de la communauté internationale et des organisations de défense des droits humains, au vu des conditions inhumanitaires dans ces camps ou manquent denrées, médicaments et services de santé appropriés.
En décembre dernier, la même instance a lancé un appel au roi Mohammed VI et aux différents responsables au Maroc, pour obtenir le rapatriement des proches qui se trouvent en zone de conflit. Dans un communiqué publié quelques jours après la chute du régime El-Assad, la coordination a imploré les décideurs de «faire preuve de compassion» envers les concitoyens qui se trouvent là-bas, surtout les femmes et les enfants.
Selon les estimations du Bureau central des enquêtes judiciaires (BCIJ) entre 2011 et 2022, 1 663 personnes ont quitté le Maroc pour se rendre en Syrie et en Irak, dans le but de rejoindre divers groupes jihadistes. Parmi elles, 1 062 ont rallié Daech, dont 747 sont décédées, 251 ont été détenues en Syrie et en Irak et 270 sont revenues au royaume.
Les estimations sur la même période font état de 291 femmes ayant accompagné ces jihadistes en Syrie et en Irak. Beaucoup ont eu des enfants une fois installées là-bas et une centaine sont rentrées au Maroc, tandis que 136 femmes et 630 mineurs restent détenus dans la région.
Parmi les jihadistes revenants, près de la moitié ont été jugés pour leur engagement dans des zones de conflit, des faits passibles de dix ans de prison.