Le 10 décembre 2024, le monde célèbre la Journée internationale des droits de l'homme, qui marque le soixante-seizième anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cette occasion survient dans un contexte caractérisé par des défis sociaux et économiques croissants et des tensions internationales et régionales croissantes, qui imposent la nécessité de renforcer les obligations en matière de droits de l'homme comme référence fondamentale pour construire une société dans laquelle prévalent la justice et la dignité.
Dans ce contexte, la Ligue marocaine de défense des droits de l'homme a présenté une déclaration abordant la situation des droits de l'homme dans le Royaume, soulignant les acquis et les défis, et formulant des recommandations pour renforcer les droits de l'homme à la lumière de cette circonstance délicate.
La Ligue a souligné la persistance des tribunaux marocains à prononcer des condamnations à mort, puisque 12 nouvelles condamnations ont été enregistrées au cours de l'année en cours, malgré la stipulation constitutionnelle du droit à la vie. La Ligue a également salué l’annonce par le ministre de la Justice devant le Parlement de l’intention du Royaume de voter en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies visant à mettre fin à l’application de la peine de mort, considérant qu’il s’agit d’une étape positive vers l’harmonie avec les obligations constitutionnelles et internationales.
Concernant la liberté d'expression et de la presse, la Ligue a suivi au cours de l'année en cours le procès de 25 militants et journalistes en raison de leurs opinions, avec des craintes croissantes de restrictions aux libertés des médias et de fermeture de plusieurs plateformes médiatiques. La Ligue a souligné la nécessité urgente de réformer la loi sur la presse et les publications afin d'assurer la protection des droits des journalistes et la promotion de la liberté d'expression.
Sur le plan social, la Ligue a enregistré une hausse alarmante du taux de chômage, atteignant 13,5%, avec une aggravation à 30% chez les jeunes de moins de 25 ans. Il a également critiqué la détérioration de la qualité de l'éducation et l'abandon scolaire, notamment dans les zones rurales, ainsi que la faiblesse des ressources allouées au secteur de la santé, qui souffre d'un déficit important dans la fourniture des services de base aux citoyens.
Dans le domaine des droits des femmes, la Ligue a confirmé qu'environ 25 mille cas de violence contre les femmes ont été enregistrés au cours de l'année en cours, avec la persistance de l'écart salarial entre les sexes et l'augmentation des manifestations de discrimination et de violence. Il a également souligné des violations inquiétantes des droits des enfants, notamment des taux élevés d'abandon scolaire et de travail des enfants.
Au niveau international, la Ligue a dénoncé les violations des droits humains dans les zones de conflit, comme la Palestine, la Syrie et le Yémen, où les crises humanitaires sont exacerbées par les guerres et les sièges. Elle a souligné la nécessité pour la communauté internationale d'agir pour mettre fin à ces violations et garantir que les auteurs de crimes contre l'humanité répondent de leurs actes.
En conclusion de sa déclaration, la Ligue a appelé à renforcer la volonté politique nationale et à œuvrer à une révision globale des politiques publiques pour garantir la dignité et les libertés fondamentales des citoyens, tout en soulignant le rôle du Maroc dans le renforcement de ses obligations en matière de droits de l’homme au niveau international.