La Kasbah de Taferdous se trouve à 17 kilomètres de la ville de Boulemane. Véritable forteresse elle est construite sur un site unique, bordée par l’oued et les montagnes. Elle se trouve à équidistance entre Boulemane et Skoura.
Hassan Benzayed président de l’association Club Tichoukt pour le tourisme montagnard, nous donne les meilleurs conseils pour préparer une virée vers cette Kasbah abandonné. A Boulemane, Hassan nous informe qu’un gîte existe, ouvert toute l’année. Néanmoins, bon nombre de touristes préfèrent loger directement chez l’habitant. A Skoura il y a deux autres gîtes et un hôtel classé qui est en cours de construction, nous explique-t-il.
Kasbah Taferdoust./Ph.DR
La route depuis la Boulemane est rapide et permet d’entrevoir la Kasbah, qui de loin à la forme d’un navire échoué, ce pourquoi on l’appelle également le Titanic de l’Atlas. Encerclé par l’oued sur trois faces, on y accède que depuis la montagne, depuis une seule entrée.
«Le seul point d’accès est cette espèce de grotte depuis la montagne. A l’époque, si les habitants se voyaient menacés par l’approche d’un ennemi, il fermait l’accès grâce à gros bloc de pierre.»
Hassan Benzayed
Faite par besoin de se protéger de l’ennemi, l’espace où elle a été construite joue lui aussi un rôle très important, nous explique Hassan. «A l’époque la tribu qui l’a construite cherchait à se défendre des tribus voisines et des ennemis. Les tribus qui y habitaient sont appelés les Ait Jraym. Ces derniers ont déménagé de l’autre côté de la kasbah». Les centaines de générations qui succéderont légueront un héritage qui sera toujours protégé.
Un héritage intact
En effet, bien qu’elle ait été abandonnée il y a des années, la Kasbah semble toujours habitable.Toutes les constructions, qui selon les historiens dateraient de l’époque de Moulay Ismail, n’ont presque pas pris de rides. Il est encore possible de voir et visiter la grande mosquée, les deux huileries de la Kasbah.
Huilerie de la Kasbah. / Ph.DR
Bien que cette terre ait été habitée depuis des temps immémoriaux, la Kasbah a finalement été abandonnée. «Les anciens et derniers habitants ont déménagé juste en face, de l’autre côté de la rivière». Les deux zones sont mitoyennes et sont connectées par ce pont, construit à l’époque du protectorat. Il a été pensé par un lieutenant qui était aussi architecte. «Dans le voisinage ont dit qu’il l’aurait construit pour sa belle de la tribu voisine. L’oued se remplissait et il ne pouvait plus aller la voir ; d’où l’idée de ce pont. D’ailleurs ils se sont mariés et leurs petits fils viennent toujours dans la région», poursuit notre interlocuteur.
La Kasbah offre une vue imprenable sur les douars voisins. Tout est construit en pierre, pas un gramme de béton n’a pu s’infiltrer jusqu’à Taferdoust. On peu également apercevoir le massif de Tichoukt, étendu sur une trentaine de kilomètres, de Boulemane à Skoura.
Le massif de Tichoukt. / Ph.DR
Plusieurs itinéraires sont possibles pour atteindre les monts de Tichoukt. Celui depuis Taferdoust est un des plus périlleux et fastidieux. Hassan conseille de s’y rendre depuis Boulemane, plus précisément le village de Mejniba. Depuis ce petit douar, il est possible d’atteindre le plus haut sommet de Tichoukt, appelé Lalla Oum El bent (la mère de la fille, en français).
La région offre ainsi un large panel d’activités, pouvant faire d’elle un site de géo-écotourisme d’exception, souligne l’associatif. Il soulève néanmoins les nombreuses failles, tels que la route et l’accès souvent barré à cause des aléas climatiques. Il regrette enfin le peu de communication autour de ce petit paradis pour développer un tourisme rural au bénéfice des habitants de la région.