Un tribunal à Stockholm a condamné, ce lundi 3 février, Salwan Najem, pour «incitation à la haine». L’homme de 50 ans a été jugé pour des faits qui se sont déroulés à quatre reprises lors de rassemblements anti-musulmans en Suède, marqués par un autodafé du coran durant l’été 2023. Ce verdict a été rendu après un premier report, la semaine dernière, suite à l’assassinat de Salwan Momika qui était poursuivi dans le cadre de la même affaire. Né d’une famille chrétienne en Irak, le réfugié qui se dit hatée a été tué par balle à son domicile, à la veille de ce jugement.
La justice retient que lors des quatre rassemblements en question, les deux accusés ont le feu à des exemplaires du coran, en plus de tenir des remarques désobligeantes sur les musulmans, devant une mosquée de Stockholm. Cité dans un communique relayé par l’AFP, le juge Göran Lundahl souligne qu’«il existe un large espace, dans le cadre de la liberté d’expression, pour être critique à l’égard d’une religion dans un débat factuel et sérieux», sans pour autant se donner «un laissez-passer pour dire ou faire n’importe quoi sans risquer d’offenser le groupe».
Le tribunal ajoute que «même si l’intention était de critiquer l’islam en tant que religion, le comportement et les actes ont clairement dépassé les limites d’un débat et d’une critique factuels», tout en affirmant qu’«à chaque occasion, du mépris (a été) exprimé envers la population musulmane».
Dans une première condamnation du genre, en 2023, un tribunal suédois a déjà reconnu la culpabilité d’un homme pour des faits d’incitation à la haine ethnique, après un autodafé du coran. Le gouvernement avait condamné des actes «islamophobes», en rappelant que la liberté d’expression et de rassemblement était garantie par la Constitution.