A l’occasion de la commémoration du 71e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, du 20 août 1953, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 4.831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis et remplissant les conditions requises pour bénéficier de la grâce.
Selon nos informations cette «initiative royale constitue une étape de solution sociale sans précédent», à un problème vieux de plusieurs décennies et qui concerne de milliers de petits agriculteurs, notamment dans la région du Rif. Elle s’inscrit dans «la nouvelle approche du Royaume, visant à parvenir à un développement global, juste et légitime à travers tout le pays».
Cette grâce «reflète également l’engagement de l’Etat à fournir des solutions humaines et équitables», à même de «renforcer la confiance et parvenir à la stabilité sociale» et «la cohésion nationale», contribuant ainsi «à renforcer les liens entre les citoyens et l’Etat».
La grâce royale couronne, en effet, un processus, lancé en février 2021, sous le gouvernement dirigé par Saad-Eddine El Othmani (PJD), par l’adoption du projet de loi 13-21 élaboré par le ministère de l’Intérieur, portant légalisation de la culture des cannabis à des fins thérapeutiques. Un cadre juridique, malgré l’opposition des députés du PJD, a été validé en mai 2021 par les deux Chambres du Parlement.
Pour rappel, en 2013, les partis de l’Istiqlal et du PAM avaient déposé des propositions de loi visant à inciter le Parlement à accorder une amnistie au profit des petits agriculteurs de cannabis emprisonnés ou en fuite. A l’approche des élections communales et régionale de 2015, ce dossier avait même fait l’objet d’une surenchère électoraliste entre les deux formations dans les régions du nord du Maroc.