Trois instances professionnelles de la presse et des médias ont déploré «l’absence persistante de toute concertation sérieuse de la part du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication», ainsi que «l’absence de tout dialogue sérieux et constructif, comme il était d’usage au cours des années précédentes». Mercredi, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), la Fédération marocaine des médias (FMM) et la Fédération nationale de journalisme, de l’information et de la communication (FENAJIC), affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT) ont rappelé «les préoccupations» des entreprises du secteur quant aux «répercussions attendues du nouveau système de l’aide publique, tel qu’il a été élaboré par le ministère concerné et approuvé par le gouvernement».
La mobilisation coordonnée entre les trois instances porte sur l’adoption, en décembre 2023, d’un décret gouvernemental et d’un arrêté ministériel conjoint. Dans un communiqué, la FMEJ, la FMM et la FENAJIC pointent le caractère unilatéral de ces mesures, «sans aucune concertation préalable avec les organisations signataires, malgré leur représentativité légale dans le secteur». Elles déplorent surtout l’introduction de «conditions restrictives étranges excluant la plupart des imprimeries des petites publications et de la presse régionale de tout droit à l’aide» publique.
Selon la même source, l’adoption du critère du chiffre d’affaires, dans l’arrêté ministériel conjoint, est «en déphasage avec la réalité de la plupart des entreprises moyennes, petites et très petites opérant dans le secteur». Cette mesure risque de «porter atteinte à l’image des droits humains dans notre pays en matière du soutien par l’Etat du capital journalistique, par l’exclusion de la grande majorité des journalistes auto-entrepreneurs et assimilés».
Par la même occasion, les trois fédérations soulignent «l’exclusion implicite par l’arrêté ministériel conjoint de toutes les entreprises journalistiques régionales de l’accès à l’aide publique», qui «menace la pluralité et la diversité du paysage médiatique national et consacre l’hégémonie et le monopole».
En l’espèce, les organisations ont appelé le gouvernement à «intervenir afin de revoir le décret et l’arrêté ministériel, de manière à préserver la stabilité du secteur et à protéger les emplois», tout en garantissant la pluralité et la diversité de la presse nationale.