La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a renouvelé, dimanche, ses regrets quant au sort réservé à l’autorégulation du secteur. Dans un communiqué, elle a rappelé que l’organisme provisoire actuel était non conforme à la Constitution, notamment à son article 28. A l’issue de la réunion de son bureau exécutif, jeudi dernier, l’instance a tenu le gouvernement responsable de cette situation, en particulier le ministère de tutelle, à l’origine de la loi sur la Commission provisoire de gestion de la presse et de l’édition.
Pour la FMEJ, ladite commission «a fait montre d’un échec flagrant dans l’organisation d’un dialogue avec les véritables organisations professionnelles», avec «un mépris manifeste envers la loi en la matière», se faisant «otage d’une partie professionnelle connue». Selon la fédération, «le ministère n’a reçu de la part des parties sur lesquelles il comptait aucune vision pour l’avenir qui puisse assurer un consensus entre les professionnels». «Il a été confronté à la faiblesse des connaissances des personnes sur lesquelles il comptait, les laissant aujourd’hui chercher «une issue» pour prolonger le provisoire et placer le gouvernement et le parlement devant le fait accompli, une fois les deux années écoulées», déplore encore la structure.
Celle-ci considère que l’une des conséquences de l’implication du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication «avec les parties professionnelles qu’il a soutenues dès le départ, et dans les bras desquelles il s’est jeté, est qu’il n’a pas pu parvenir à une formule acceptable pour le système de soutien public». «Il n’a même pas réussi à exposer son point de vue en dialoguant avec les véritables organisations professionnelles, contrairement à tous les gouvernements précédents», souligne la FMEJ.
Dans ce sens, la fédération a indiqué avoir été présente, à travers ses antennes locales, pour «convaincre plusieurs conseils régionaux de coopérer et de conclure des partenariats directs» afin d’élaborer des formules adaptées au soutien régional, de manière à atténuer la pression sur le système de soutien national. «Le ministère du secteur est intervenu et a bloqué cette dynamique pour des raisons formelles et bureaucratiques, qui auraient pu être surmontées avec un peu de bon sens, de prévoyance et d’intelligence administrative», fait savoir l’instance.
Face à cette situation, la FMEJ a réitéré son appel «au ministère de tutelle, au gouvernement et à son chef à engager un dialogue rationnel, sincère et productif». «La Fédération tend également la main aux autorités publiques pour une coopération honnête et de bonne foi, dans le souci de défendre les intérêts du secteur et des entreprises de presse, et pour l’image et l’avenir démocratique de notre pays», insiste l’association.
Par ailleurs, elle a appelé le Parlement, qui a adopté la loi sur la commission provisoire, à «assumer aujourd’hui ses responsabilités quant à l’application et au sort de ce texte législatif, et à exercer son rôle de contrôle des fonds publics». Ainsi, elle a préconisé de «pousser le gouvernement à dialoguer avec les professionnels pour une législation nationale sur le soutien public, qui soit juste et équitable et qui préserve le pluralisme».