AfriqueCultureEconomieFranceMarocMondeMRESciencesSportUncategorized

La construction de la première mosquée en Afrique

La construction de la première mosquée en Afrique


Le 24 Ramadan de l’an 21 de l’hégire, soit en 642 après J.-C., Amr Ibn al-Aas, compagnon du Prophète Mohammed, érige une mosquée en son nom à Fustat, aujourd’hui Le Caire. Ce lieu de culte devient ainsi la première mosquée d’Égypte et du continent africain, fondée par ce général qui a mené la conquête islamique de l’Égypte et en est devenu le premier gouverneur musulman.

La mosquée Amr Ibn al-Aas est considérée comme la quatrième mosquée du monde islamique où se tiennent les prières du vendredi, après celles de Médine, Kufa et Bassora. Avant même la construction d’Al-Azhar, elle servait de centre d’enseignement.

De nombreux imams et érudits religieux, qui ont marqué l’histoire islamique, y ont donné des conférences et des sermons. Parmi eux, l’imam Muhammad al-Shafi’i (767-820), fondateur de l’école de pensée Shafi’i, Al-Layth bin Saad (713-791), l’imam des Égyptiens, et le penseur égyptien Muhammad Al-Ghazali (1917-1996).

La première mosquée d’Afrique

Dans son ouvrage «Rihlat al Mouna wal Minna», Ahmed Al-Mustafa Al-Hajji affirme que «la mosquée d’Amr Ibn Al-Aas fut la première construite en Égypte et en Afrique». Également appelée mosquée Al-Fatah, l’Ancienne mosquée ou la Couronne des mosquées, elle fut bâtie dans la ville de Fustat, fondée par les musulmans après la conquête de l’Égypte.

Ahmed Abdel-Wahhab Al-Sharqawi, dans «Al Founoun Wal Adab», rapporte que l’édifice religieux est «la première mosquée du continent africain en général et de l’Égypte en particulier». L’Encyclopédie «Safir de l’histoire islamique» souligne qu’elle fut fondée par le grand compagnon Amr Ibn al-Aas «après la conquête d’Alexandrie en l’an 21 AH».

La mosquée Amr ne servait pas seulement à l’accomplissement des devoirs religieux. Elle était également un centre d’enseignement où des séminaires étaient dispensés par des érudits chevronnés, précédant ainsi Al-Azhar de plusieurs siècles. Les cours y étaient donnés bénévolement, et le lieu faisait office de conseil de justice et de Maison du trésor à certaines périodes. L’enseignement s’y est poursuivi jusqu’au neuvième siècle de l’hégire. On rapporte que quatre-vingts compagnons, dont Al-Zubayr bin Al-Awam et Ubadah bin Al-Samit, se tenaient dans la qiblah de la mosquée.

Selon Mahmoud Ahmed, dans son livre «La mosquée d’Amr Ibn Al-Aas», la mosquée a été construite modestement avant de s’agrandir et de prospérer, au point de mériter le titre de la Couronne des mosquées.

Fondée par Amr ibn al-Aas en l’an 21 AH (environ 641 après J.-C.), l’édifice avait la forme d’un rectangle de 50 coudées de long et 30 coudées de large, soit 315 mètres carrés, où se déroulaient les prières du vendredi et les rencontres des musulmans.

Initialement construit en boue, garni de cailloux et couvert de feuilles sur des colonnes de troncs de palmier, la mosquée fut agrandie par Maslama Bin Mukhalled Al-Ansari, gouverneur de l’Égypte en l’an 47 de l’hégire (667 après J.-C.) sous le calife omeyyade Muawiyah bin Abi Sufyan. En l’an 53 de l’hégire, il décide d’agrandir la mosquée et de garnir son sol de nattes pour la première fois. Les travaux d’agrandissement et de restauration se poursuivront par la suite.

La mosquée détruite «volontairement» lors des Croisades

Sous l’État fatimide, la mosquée atteint un statut considérable. Le voyageur persan Nasir Khosrow la décrit dans son livre «Safarnamah» : «Elle repose sur quatre cents colonnes de marbre et le mur du mihrab est couvert de dalles de marbre blanc ornées de versets coraniques magnifiquement calligraphiés. La mosquée est entourée de marchés sur ses quatre côtés, avec des portes qui s’y ouvrent.»

Durant les Croisades, le ministre Shawar, craignant l’occupation de Fustat par les Croisés en l’an 564 de l’hégire, décide de mettre le feu à la ville, incapable de la défendre, selon «Rihlat al Mouna wal Minna». La mosquée est alors ravagée par les flammes.

Lorsque Salaheddine El Ayoubi devient gouverneur de l’Égypte en 1169 après J.-C. et déclare son indépendance de l’État fatimide, il entreprend la reconstruction de la mosquée en 568 de l’hégire. Le cœur de la mosquée et son Mihrab sont repensés, recouverts de marbre et ornés de calligraphies, y compris son nom.

De nos jours, la mosquée Amr Ibn Al-Aas occupe une place centrale dans le cœur des Égyptiens, particulièrement durant le mois de Ramadan. Chaque année, lors de Laylat al-Qadr, elle accueille plus d’un million de fidèles.





Source link

Articles connexes

Pharma 5 lance le premier médicament générique marocain à base de cannabis médical

klayen

Lancement du marché à terme mercredi 19 février 2025

klayen

France : Ciotti souhaite restaurer les relations amicales avec le Maroc

klayen