La Commission européenne a révélé ce mercredi une nouvelle liste de «pays sûrs» en matière de migration, incluant sept pays parmi lesquels le Maroc, le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde et la Tunisie. Cette classification a pour objectif de réduire les chances d’octroi de l’asile aux ressortissants de ces pays en accélérant le traitement de leurs demandes. En partant du principe que ces demandeurs ne remplissent généralement pas les critères pour le statut de réfugié, cette mesure facilite ainsi leur expulsion.
La Commission a expliqué que l’ajout de ces pays à la liste vise à répondre à l’augmentation du nombre de migrants provenant de ces régions vers l’Union européenne. Elle part du postulat que les demandeurs d’asile issus de ces pays ne subissent pas, en principe, de persécutions systématiques ou de menaces directes pour leur vie, ce qui justifie leur désignation comme «pays d’origine sûrs».
Bien que plusieurs pays européens, comme la France, disposent de leurs propres listes nationales de «pays sûrs», l’Union européenne n’avait pas encore adopté une liste unifiée pour l’ensemble de ses membres. La Commission estime que cette disparité entre les normes nationales encourage les demandeurs d’asile à se diriger vers les pays aux systèmes plus souples.
La Commission a également noté que les pays candidats à l’adhésion à l’UE remplissent généralement les conditions pour être considérés comme «pays sûrs». L’approbation de cette liste nécessite toutefois le consentement du Parlement européen et des États membres de l’UE, ce qui pourrait donner lieu à un vaste débat politique, compte tenu de la sensibilité du sujet et des divisions potentielles parmi les Vingt-sept.
L’Italie s’est révélée l’un des plus ardents soutiens de cette initiative, qualifiant l’annonce de la liste de «succès pour le gouvernement italien». Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a déclaré que la coalition d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni avait été élue sur la base de promesses de durcissement de la politique migratoire et a travaillé assidûment à la révision de cette liste, tant au niveau bilatéral que multilatéral.
La Commission avait déjà proposé une liste similaire en 2015, mais l’avait retirée en raison de désaccords sur l’inclusion de la Turquie, compte tenu de la situation préoccupante du pays dans des domaines tels que les droits de l’homme, l’indépendance judiciaire et la liberté de la presse.