Le rappel par l’Algérie de son ambassadeur de Paris n’est qu’une étape pour réduire la représentation diplomatique. Alger prévoit d’autres mesures plus drastiques contre la France. Si pour l’instant, elle n’a encore dévoilé ces mesures, Africa Intelligence estime qu’elle n’irait pas jusqu’à prendre des sanctions économiques contre Paris. Or, les leviers de pression dont elle dispose sont principalement liés aux relations commerciales, comme les exportations de gaz, les accords et les projets d’investissement liés aux investissements français sur son territoire.
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De nombreux rapports abondent dans le même sens expliquant que l’Algérie écartera cette option en raison de leurs effets doubles et non unilatéraux, car Alger serait elle-même affectée si elle arrêtait les exportations de gaz vers la France ou suspendait des projets d’investissement sur son territoire. L’amère expérience que l’Algérie a eue avec l’Espagne n’est pas lointaine.
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Lorsqu’elle a coupé ses relations commerciales et imposé des restrictions aux investissements espagnols sur son territoire, Alger a dû faire face à de nombreuses conséquences : pénuries de nombreuses matières qu’elle importait d’Espagne, ainsi que l’arrêt de nombreux projets que des entreprises espagnoles devaient réaliser en Algérie.
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Si malgré tout, l’Algérie s’aventurait à recourir aux sanctions économiques contre la France, elle se mettrait l’Union européenne à dos. Bruxelles serait obligée d’intervenir pour défendre un de ses membres. Encore qu’il existe déjà un différend entre l’UE et l’Algérie. La Commission européenne lui a demandé, au cours des dernières semaines, de lever les restrictions sur les relations commerciales avec les pays de l’Union et de mettre fin aux restrictions sur les investissements européens en Algérie. Bruxelles pourrait donc dissuader Alger de prendre des sanctions économiques contre Paris.