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La classe moyenne bénéficie peu de la croissance, selon le HCP

La classe moyenne bénéficie peu de la croissance, selon le HCP


Si la pauvreté absolue au Maroc a connu un recul entre 2014 et 2022, passant de 4,8% à 3,9% et enregistrant 1,7% en 2019, les inégalités sociales continuent à se creuser. Dans son Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages, le Haut-Commissariat au plan (HCP) indique en effet que «les couches les plus pauvres et les plus riches ont vu globalement leur niveau de vie progresser, alors que la classe moyenne n’a pas pu autant bénéficier ni des fruits de la croissance, ni des politiques de redistribution». Ainsi, les inégalités du niveau de vie sont passées de 39,5% à 40,5% sur cette période, avec une baisse à 38,5% en 2019.

Ce constat remet en avant la question de place de la classe moyenne au Maroc, ainsi que de son évolution socioéconomique par rapport à plusieurs indicateurs, comme le coût de la vie par rapport aux salaires des ménages, ou encore les effets de la hausse des prix par rapport aux revenus des ménages.

La classe moyenne peine le plus à décoller

Dans le même registre, l’institution explique que le niveau de vie des 20% les moins aisés a progressé de 1,1% chaque année, entre 2014 et 2022. Pour leur part, les 20% les plus aisés ont vu leur niveau de vie progresser annuellement de 1,4% sur la même période, malgré une baisse de 1,7% entre 2019 et 2022.

Confirmant son constat sur la classe moyenne, les chiffres du HCP montrent une stagnation du niveau de vie de cette catégorie, qui a connu une progression quasi-nulle de 0,8%, entre 2014 et 2022. Dans le détail, l’amélioration a été plus nette entre 2014 et 2019, avec de 3,3%, mais une régression de 4,3% entre 2019 et 2022, un chiffre évocateur des effets économiques de la crise sanitaire de la Covid-19.

En l’espèce, cette dynamique traduit une problématique structurelle faisant que malgré l’amélioration du niveau de vie des ménages, la réduction des inégalités perdure. Au niveau territorial, les milieux urbain et rural n’ont pas connu de disparités aggravées, mais c’est pour la première fois que «la part des ménages avec un risque de déclassement vers la pauvreté s’élargit et concerne autant les milieux urbains que ruraux», constate encore le HCP.

L’institution souligne ainsi que «les politiques de filets sociaux ont un impact tangible sur la réduction de la pauvreté, mais la vulnérabilité des couches sociales non ciblées par ces politiques, augmente». Par ailleurs, elle estime que l’évolution du niveau de vie de la classe traduit «la nécessité de politiques publiques redistributives volontaristes», à la hauteur de l’enjeu de la réduction des inégalités.

Plus de dépenses pour l’alimentation, moins pour les loisirs 

En chiffres, la dépense annuelle moyenne par ménage est passée de 76 317 DH à 83 713 DH, entre 2014 et 2022, avec 95 386 DH dans les villes et 56 769 DH dans les campagnes. Par personne, cette médiane est passée de 15 876 DH à 20 658, sur la même période. Selon la même source, «près de sept ménages sur dix (71,8%) ont un revenu annuel inférieur à la moyenne, avec des disparités entre le milieu urbain (65,9%) et le milieu rural (85,4%)».

Par ailleurs, le HCP souligne que plus de la moitié du revenu des ménages provient des salaires, ainsi que les transferts publics et privés. Les premiers représentent 35,1%, soit 36,4% pour les villes et 29,5% pour les campagnes. Les seconds constituent 21,3%), dans 22,8% en milieu urbain et de 15,1% en milieu rural.

Concernant la gestion de ce budget par les ménages, les habitudes de consommation montrent des «changements significatifs», selon le HCP. En effet, l’alimentation constitue désormais la plus grande part des dépenses, passant 37% en 2014 à 38,2% en 2022, au détriment des dépenses de loisirs, qui ont chuté de1,9% à 0,5% sur la même période. Les dépenses d’habitation et d’énergie ont par ailleurs connu une hausse, de 23% à 25,4%. Ceux de la santé ont baissé de 6,1% à 5,9%.

Menée entre mars 2022 et mars 2023, auprès d’un échantillon représentatif de 18 000 ménages, cette enquête permet de renseigner sur l’évolution des dynamiques socio-économiques nationales.





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