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La cathédrale Saint Pierre d’un style «français du Maroc»


En plein quartier Hassan, sur la place du Golan se dresse l’imposante cathédrale Saint Pierre de Rabat. Commandée par le maréchal Lyautey, la première pierre de la cathédrale est posée en 1919. Seulement trois ans plus tard, elle est inaugurée le 17 novembre 1921 par le résident général, avant d’être complètement achevée en 1930.

D’un style principalement art déco, elle est l’œuvre de l’architecte français Adrien Laforgue, frère du célébré poète Jules Laforgue. L’architecte est connu pour avoir pensé et réalisé la Poste Centrale de Casablanca, la direction des services des mines ou encore la gare ferroviaire de Rabat Ville.  

Style arabo-gothique ? Son petit-fils, Patrice de Mazière lui aussi architecte répond non. «Le style de ces bâtiments est difficile à définir. Je dirais « français du Maroc »», affirma-t-il dans un entretien accordé au magazine Télérama.

Un style «français du Maroc»

Le petit fils explique que cette génération d’architectes venus «rebâtir» le royaume était «imbus de leur académisme pompeux», mais «par la grâce de je ne sais quel miracle – le climat, la lumière, la force de l’architecture traditionnelle ou la profondeur de la culture marocaine ? –, ils ont échappé à ce style colonial fait de mauvais pastiche et de morgue bien française qui sévissait alors dans « l’Empire »».

Chaque facette renvoie sur des formes, des volumes et des détails parfois évidents, mais souvent subtils. Depuis la porte principale, deux gigantesques tours délimitent la cathédrale. Derrière la porte en bois, nous découvrons un espace, dans une lumière tamisée, tout en hauteur, pouvant accueillir plus d’une centaine de personnes.

Tout autour, le zellige marocain reprend le chemin de croix. Le père Yves qui y officie depuis plus de deux ans, nous explique que «le chemin de croix peut prendre différentes formes, ça peut être une croix toute simple en bois avec un numéro en dessous, comme ça peut être une représentation picturale, un tableau ou une sculpture».

La Cathédrale Saint Pierre de Rabat. / Ph.DRLa cathédrale Saint Pierre de Rabat. / Ph. DR

Les chiffres figurant sur les tableaux en zellige permettent d’effectuer « l’acte dévotionnel ». Il y en a 14 traditionnellement, représentant «les moments les plus importants, de ce qu’on appelle la passion du Christ. C’est-à-dire entre le moment où Jésus a été arrêté et le moment où il est crucifié et mis au tombeau».

«A chacune de ses représentations on fait une station -qu’on appelle station parce que lorsqu’on prie on s’arrête devant- et on lit le passage de l’évangile qui correspond à ce moment de l’histoire.»

Le père Yves de la cathédrale Saint Pierre de Rabat

Bien que ces cérémonies aient le plus souvent lieu durant la période du carême (quarante jours avant la période de Pâques), tous les vendredis des personnes viennent prier à partir de ce chemin de croix, poursuit le père Yves.

Un haut lieu de tolérance et de partage

Depuis sa création, la Cathédrale a toujours employé des Marocains. «Nos employés sont tous Marocains, notre cuisinière est Marocaine, l’homme qui s’occupe de l’entretien et qui va même jusqu’à préparer ce qu’il faut pour la prière est Marocain et musulman», affirme le prêtre.

Hafida, la cuisinière nous explique qu’elle travaille à la Cathédrale depuis plus de 24 ans. Avant qu’elle ne prenne la relève, un autre Marocain y a travaillé durant plus de 30 ans. «L’église vient tout juste d’être repeinte, intérieur comme extérieur. Il y a la sueur des ouvriers marocains qui travaillent dans cette église depuis plusieurs années», enchaine le père Yves.

Par ailleurs, un peu comme toutes les églises au Maroc, la cathédrale apporte son aide aux migrants qui frappent à sa porte. Bien que l’institution Caritas qui signifie en latin «l’amour de l’autre», s’en fasse la mission, elle «reçoit beaucoup de demandes, et donc certains sont déboutés parce qu’il y a moins d’urgence pour un homme en comparaison avec une femme enceinte où celle ayant des enfants».

C’est ainsi que ces hommes «viennent souvent dans les églises, en particulier la cathédrale, pour parler et puis pour trouver un peu d’aide matérielle». Bien qu’ils ne disposent pas de grands moyens matériels, financiers et humains pour un accueil structuré des migrants, les hommes et femmes de la cathédrale distribue des repas et parfois un peu d’argent pour leur venir en aide. Cette générosité est à l’image de la grandeur architecurale de la cathédrale Saint Pierre. 





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