La polémique se poursuit en France après la fermeture du stand Maroc à la Station Afrique de Saint-Denis. Le maire de la ville de l’Île-Saint-Denis, M. Mohamed Gnabaly, a décidé, dans une démarche isolée de fébrilité manifeste, de résilier la convention de mise à disposition du domaine public «Station Afrique» signée le 16 juillet dernier, dénonce le Consulat du Maroc à Villemomble dans un communiqué. Cette fermeture intervient après que l’artiste Saida Charaf ait interprété jeudi soir sa chanson «Mani», soutenant la marocanité du Sahara.
Après cette fermeture, le Consulat Général du Royaume du Maroc à Villemomble a estimé que Mohamed Gnabaly a ainsi privé le Maroc et ses ressortissants établis dans la région d’un moment de célébration majeur pour le continent africain pendant les Jeux Olympiques de Paris et de bénéficier d’une représentation équitable au même titre que la vingtaine de pays, qui parmi les 54 du continent, disposent d’un stand sur le site.
« Cette résiliation unilatérale et arbitraire, annoncée hier dans un communiqué de la ville de L’Île-Saint-Denis, pose de sérieuses questions sur les motivations du Maire et sur le respect des engagements pris, sachant que plusieurs membres du Conseil Municipal se sont inscrits en faux contre cette décision et ont signifié leur entière solidarité avec le Maroc », écrit la représentation diplomatique.
« L’expression spontanée d’une opinion par Mme Saida Charaf ne constitue ni une politisation des Jeux, ni un obstacle aux engagements de neutralité, et encore moins un frein à l’entente entre les pays. Bien au contraire: elle illustre la liberté d’expression d’une artiste marocaine, originaire des Provinces du Sud, qui a simplement mis en lumière un fait d’actualité qui intéresse la France et les Français, dans la plus grande amitié et dans un esprit de convivialité salué par le public lui-même », poursuit le Consulat. La représentation diplomatique estime que c’est la réaction « regrettable » du Maire qui a introduit une dimension politique « inappropriée ». « En prenant des mesures pour censurer et stigmatiser les opinions d’une artiste, le Maire a instrumentalisé un événement qui devait être centré sur la célébration sportive et culturelle », ajoute le Consulat.
Dans un communiqué, la ville de Saint-Denis a dénoncé ce qu’elle qualifie d' »interventions politiques » de l’artiste, et indiqué que la Station Afrique est un « espace de neutralité, d’unité, de paix et de fraternité ».