«Je viens d’un regard qui traverse», tel est le nom de la prochaine exposition du photographe marocain, Mustapha El Basri. Sa série de portraits sera exposée à Rabat, du 19 juin au 19 juillet à l’Espace Rivages de la Fondation Hassan II pour les MRE. Loin des mises en scène, l’artiste s’attache à «capter ce qui échappe», à chercher dans les regards une mémoire qu’on ne dit pas.
Mustapha El Basri, né à Rabat en 1959, a longtemps vécu entre le Maroc, la France et les États-Unis. Sociologue de formation, il découvre la photographie en Californie, d’abord comme un outil d’observation, puis comme un mode d’expression. En 2023, il est devenu le premier photographe du monde arabe à recevoir le prix «International Portrait Photographer» lors des Awards Book Top 101 en Australie.
Son regard bienveillant traverse toute son œuvre. Dans la rue, il photographie des personnes croisées au hasard, sans filtre ni artifices. Ses images, souvent en noir et blanc, montrent des visages qu’on oublie trop vite. Un vieil homme dans un café, une jeune fille appuyée contre un mur, un passant dans la lumière du matin. «Je suis sensible aux visages marqués par le vécu, à ceux qui portent une histoire, même silencieuse. Je cherche des êtres vrais, qui dégagent quelque chose d’unique sans chercher à plaire. Souvent, ce sont des personnes oubliées ou ignorées, que je veux rendre visibles. Mon regard s’arrête là où le monde passe trop vite», confie-t-il dans une interview accordée à la Fondation Hassan II pour les MRE.