Mme Benzaquen affirme que sa mère, Cécile Benzaquen, aurait eu une liaison avec Hassan II alors qu’il n’était encore que prince héritier. Elle s’appuie sur une analyse génétique qui « a établi qu’elle ne peut avoir d’origine belgo-belge », remettant en cause la paternité de Raoul Jossart, l’homme qui figure sur son acte de naissance.
Le Maroc conteste vigoureusement ses affirmations et l’accuse de faux, d’escroquerie et de domicile fictif. « Elle vit en Israël où se trouvent encore sa famille et son travail », déclare à La Dernière Heure Me Stanislas Eskenazi, avocat du gouvernement marocain, précisant qu’elle travaillait encore récemment dans un hôtel à Tel Aviv et met en doute la réalité de sa résidence en Belgique.
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« En juin 2022, la chose semble actée : Mme Benzaquen est domiciliée à Waterloo », ironise Me Eskenazi. « Dans les faits, selon nous, c’est faux. » Il l’accuse d’avoir « ressuscité une carte d’identité belge dormant depuis 34 ans » pour contourner la loi belge qui exige que le demandeur en reconnaissance de paternité réside en Belgique.
Le cabinet Uyttendaele, qui avait défendu avec succès Delphine Boël dans sa quête de reconnaissance de paternité du roi Albert II, représente Mme Benzaquen. Il dénonce une « tentative de la faire taire » et « de détourner l’attention du public de la vraie question : le test génétique ».
« L’attitude du Royaume du Maroc et de la famille royale marocaine tend à renforcer la conviction de notre cliente quant à ses origines familiales », affirme Me Julien Uyttendaele. « Pourquoi la famille royale s’abstient-elle de réagir alors qu’elle est partie à la cause devant le tribunal de la famille ? Pourquoi le Royaume du Maroc intervient-il d’initiative dans cette procédure en prétendant se substituer à la famille royale dans le cadre de cette même procédure ? Pourquoi le Maroc dépense-t-il autant d’énergie (intervention volontaire dans le cadre de la procédure civile, dépôt d’une plainte pénale, interventions médiatiques, etc.) en vue de nuire à la réputation de notre cliente ? Cette attitude ne laisse aucun doute sur le malaise de la famille royale marocaine s’agissant de cette procédure… »
L’affaire est complexifiée par le décès de tous les témoins clés de l’histoire de Mme Benzaquen, y compris sa mère et Raoul Jossart. En attendant que la justice pénale se prononce sur les accusations de faux et de domicile fictif, la procédure civile de reconnaissance de paternité est suspendue. Une nouvelle audience se tiendra prochainement à Nivelles.
