Le lac d’Izourar se trouve au cœur de la vallée d’Aït Bouguemez, qu’on surnomme aussi la vallée des gens heureux. Le lac, qui ne se rempli que durant une courte période après la fonte des neiges, accueille les nomades Aït Atta lors de leurs transhumances. Loin des sentiers battus, connu de quelques-uns, le lac d’Izourar est entouré de mystique et d’histoire.
Pour atteindre le lac situé au pied du sommet Azourki, nous nous y rendons depuis l’Ecolodge de Touda, situé sur l’une des parties les plus reculées de la vallée qui fait une trentaine de kilomètres de long. Le trajet pour rejoindre le plateau d’Izourar, situé à quelques 2 525 mètres d’altitude, vous prendra une heure et demie de marche. Vous croiserez de beaux genévriers qui malheureusement se sont fait plus rares dans la région en raison d’un abattage intensif par la population locale pour en faire du bois de chauffage. Mais la forêt est désormais protégée par les autorités.
Pendant votre séjour vous pourrez faire des randonnées pour partir à la découverte d’une nature sauvage, dominée au loin par le majestueux mont M’goun, troisième plus haut sommet du Maroc. Si vous appréciez le calme, vous serez servis, car ici on ne croise quasiment personne la journée, sauf quelques bergers ou des nomades en été. Said Marghadi, propriétaire de l’ecolodge explique à Yabiladi que le sommet d’Azourki est sacralisé par les locaux et nomades qui foulent ces terres.
Photo d’illustration. / DR
Partir à la découverte de mode de vie ancestraux
«Tout en haut du sommet d’Azourki pousse un palmier ce qui est carrément impossible, car le palmier ne pousse pas dans les région et encore moins à cette altitude. Les nomades sacralisent cet arbre et lui font même des offrandes.»
Said Marghadi
Lorsque les nomades Aït Atta s’y rendent, ils sacrifient des bêtes, font des repas et demandent au palmier à ce que l’année soit bonne et qu’il y ait de quoi manger pour leurs bêtes, poursuit-il. L’ascension d’Azourki, n’est pas tâche aisée, nous prévient Said Marghadi, également guide de montagnes.
En effet, pour atteindre le sommet qui culmine à quelques 3 600 mètres d’altitude, il faut compter pas moins huit heures de marche. Au sommet, vous serez subjugués par la vue imprenable sur la vallée d’Aït Bouguemez, les collines du M’goun et la plaine de Tadla. C’est en descendant, qu’on se met à chercher le fameux lac d’Izourar.
La cuvette ou nait le lac d’Izourar. / Ph.DR
De l’eau ou du sable en fonction des années
Said Marghadi, nous explique que le lac ne se rempli que durant une courte période de l’année, allant du printemps à l’été. Les mauvaises années, il se peut que le lac demeure désespérément asséché.
Mais sécheresse ou pas, le voyage en vaut la chandelle. Le plus important de ce voyage reste la rencontre avec «les gens heureux» et leur mode de vie ancestral. Une population locale restée très attachée à cette terre de transhumance.
«Le plus important pour les touristes c’est l’immersion culturelle, qu’ils puissent repartir avec un vécu, pas seulement consommer des paysages.»
Said Marghadi
Et si vous souhaitez étendre votre séjour dans le Haut Atlas marocain, sachez que la fameuse Kelaat M’gouna n’est qu’à quelques kilomètres. Dans la vallée des roses, ne manquez pas le «Moussem» ou fête des roses, qui a lieu chaque année durant la première quinzaine du mois de mai. Cette période coïncide avec la floraison des roses, qui ne couvrent les terres que durant un mois.