Human Rights Watch (HRW) a tenu Israël responsable d’actes d’extermination et de génocide dans la bande de Gaza, assiégée depuis le 7 octobre 2023, après un blocus imposé depuis 2007. Dans un rapport de plus de 170 pages, publié ce jeudi, l’ONG internationale souligne que les autorités israéliennes ont «créé des conditions de vie visant à causer la destruction d’une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l’enclave d’un accès adéquat à l’eau». Ces privations auraient causé des milliers de morts, qui s’ajoutent aux 45 097 tués dans les actions armées, sur un peu plus d’un an.
Intitulé «Extermination et actes de génocide : Israël prive délibérément d’eau les Palestiniens de Gaza», le rapport met en avant la ligne de conduite et les déclarations «suggérant que des responsables israéliens souhaitaient détruire les Palestiniens de Gaza». Dans ce sens, HRW appelle les autres pays à suspendre l’aide militaire et à revoir leurs relations diplomatiques avec Israël. La communauté internationale est appelée également à soutenir la CPI pour obtenir justice.
Sur le terrain, les infrastructures d’eau et d’assainissement sont quasiment inutilisables, l’électricité est coupée et l’approvisionnement en carburant restreint. Annonçant la publication de son rapport, HRW indique s’être basée sur les entretiens avec 66 Palestiniens de la bande de Gaza, quatre employés de la Compagnie des eaux des municipalités côtières, 31 professionnels de santé et 15 membres d’agences des Nations unies, d’organisations internationales d’aide humanitaire à Gaza. Des images satellite, des photographies et des vidéos datées d’octobre 2023 à septembre 2024 sont également analysée, outre les données et estimations fournies par des médecins, ainsi que des experts dans l’assainissement.
Il en ressort que la politique de guerre menée par Israël dans la bande de Gaza correspond «à l’un des cinq actes de génocide prévus par la Convention de 1948 sur le génocide». A ce titre, HRW rappelle que ces actions «ont perduré même après que la CIJ a émis des mesures conservatoires en janvier, mars et mai 2024, ordonnant aux autorités israéliennes de protéger les Palestiniens de Gaza contre le risque de génocide et, pour ce faire, de fournir de l’aide humanitaire, en précisant en mars que cela comprenait l’eau, la nourriture, l’électricité et le carburant».
Pour HRW, ce bouclage «s’inscrit aussi dans le cadre des crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution que les autorités israéliennes continuent de commettre contre les Palestiniens».