L’historien et associatif Maâti Monjib a été visé par une mesure d’interdiction de quitter le territoire national, en raison d’une enquête judiciaire qui le concerne, pour des soupçons de blanchiment de capitaux. Dans un entretien publié par la MAP, Zouhair Lahrach, premier substitut du procureur près le Tribunal de première instance de Rabat, a affirmé ce lundi que cette mesure ne mettait en cause ni les activités politiques et académiques du concerné, ni «son exercice de l’un des droits qui lui sont garantis par la loi».
Jeudi dernier, Maâti Monjib a annoncé entamer une grève de la faim, après avoir été interdit de quitter le territoire national, à son départ de l’aéroport de Rabat-Salé pour une conférence à l’Université Sorbonne, en France. Pour sa part, Zouhair Lahrach déplore des «allégations trompeuses au sujet de cette affaire». Selon lui, les investigations ont «démontré que l’intéressé avait reçu d’importants virements de l’étranger, de même qu’il s’est avéré être propriétaire de plusieurs biens immobiliers ayant fait l’objet de déclarations de soupçon en vertu de l’article 18 de la loi 43.05».
Sur cette base, le Parquet «a ordonné une enquête préliminaire», à l’issue de laquelle Maâti Monjib a été déféré devant le procureur. Ce dernier «a décidé de présenter une requête demandant une instruction» concernant des soupçons d’actes «qui constituent un crime de blanchiment de capitaux en vertu des articles 574-1, 574-2 et 574-3 du Code pénal», a affirmé Zouhair Lahrach.
Ces procédures d’instruction «sont liées à des commissions rogatoires internationales adressées à l’étranger» et dont les résultats «exigent la présence de l’intéressé pour y être confronté», explique encore le responsable. Il ajoute que l’affaire «est toujours en cours d’examen par le juge d’instruction», qui a décidé de la fermeture des frontières et du retrait de passeport, «conformément à l’article 142 du Code de procédure pénale».
Concernant les liens éventuels de cette mesure avec la grâce royale dont a bénéficié Maâti Monjib, l’année dernière, le substitut du procureur réfute toute relation avec l’affaire objet de l’action publique en cours. Zouhair Lahrach explique, dans ce sens, que les faits visé par l’enquête constituent «un crime indépendant du crime initial relatif à des revenus criminels et n’en relève pas, de par son fondement juridique, contrairement aux contrevérités véhiculées à ce propos».