Ces archives, issues de la bibliothèque Reagan, de la Maison-Blanche, du Département d’État et d’autres agences fédérales, offrent un éclairage inédit sur la position américaine et les initiatives diplomatiques de l’époque.
Un télégramme de l’ambassade américaine en Yougoslavie, daté du 17 septembre 1983, relate une conversation entre Mohamed Mzali, alors Premier ministre tunisien, et le vice-président américain George H. W. Bush. Lors de cette rencontre, Mzali a exprimé ses préoccupations quant à l’impact du conflit sur la stabilité du Maghreb, déclarant : « si le problème du Sahara n’était pas résolu, il n’y aurait ni paix, ni confiance, ni coopération au Maghreb. » Il a ensuite appelé les États-Unis à user de leur influence pour favoriser un « règlement honorable ».
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Face à cette demande, Bush a réaffirmé la volonté des États-Unis de contribuer à une résolution du conflit, tout en soulignant les limites de leur influence sur le roi Hassan II. « [Les États-Unis] ne pouvaient pas exercer de pression excessive sur le roi Hassan II pour lui demander de faire quelque chose qui n’irait pas dans son intérêt », a-t-il déclaré.
Interrogé sur la nature du règlement envisagé par la Tunisie, Mzali a révélé avoir discuté avec Hassan II de la possibilité d’une « sorte de confédération » pour le Sahara, inspirée du modèle du Sud-Soudan. Le roi marocain, soucieux de préserver l’unité de son royaume, aurait exprimé des réserves quant à cette option. « Si je renonce au Sahara, le peuple du Rif, qui était sous domination espagnole, exigera la même chose. L’unité nationale s’effondrera. », aurait-il confié à Mzali.
Malgré ces réticences, le roi Hassan II n’aurait pas totalement exclu l’idée d’une confédération, selon le Premier ministre tunisien. « Nous continuerons nos efforts et espérons qu’une solution mûrira, mais nous ne pouvons prendre aucune initiative qui risquerait de provoquer les deux pays. », a conclu Mzali.