Accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier l’extraction de prison, en avril 2012, de Sofiane Hambli, un gros trafiquant de cannabis recruté comme informateur, aujourd’hui détenu au Maroc où il purge depuis 2022 une peine de vingt ans, François Thierry, ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) de 2010 à 2016, comparait ce lundi devant la cour criminelle du Rhône.
Après la validation en juillet par la Cour de cassation de son renvoi pour « faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique » et « destruction de preuves », l’ancien chef de l’office anti-stups comparaît du 23 au 27 septembre devant la cour criminelle du Rhône, rapporte Sud Ouest. François Thierry risque 15 ans de réclusion criminelle. « Mon client a un sentiment d’injustice, ce procès est une honte », estime son avocat Francis Szpiner qui plaidera l’acquittement. Il ajoutera : « La fausse garde à vue n’a causé de tort à personne et a eu lieu avec la bénédiction du parquet de Paris ».
L’ex super-flic, 56 ans, est accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier l’extraction de prison, en avril 2012, d’un gros trafiquant de cannabis, Sofiane Hambli, recruté comme informateur. Recherché en France où il était accusé d’avoir importé sept tonnes de cannabis à l’origine de l’éviction de l’ex-patron de la lutte antidrogue, celui-ci avait été arrêté au Maroc en octobre 2021, où il purge depuis 2022 une peine de 20 ans.
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Le 17 octobre 2015, des douaniers avaient découvert sept tonnes de cannabis dans des camionnettes garées boulevard Exelmans à Paris (XVIe), au pied d’un immeuble habité par Sofiane Hambli. Cette grosse prise est à l’origine du déclenchement d’une vaste affaire touchant aux méthodes de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) et de son responsable François Thierry. Selon l’enquête, la drogue était arrivée en France dans le cadre d’une livraison surveillée, opérée par l’Ocrtis avec l’aide du trafiquant franco-algérien.
L’ex super-flic est soupçonné d’avoir favorisé l’importation de la marchandise sans avoir informé totalement l’autorité judiciaire des modalités de l’opération, ni de sa proximité avec cet informateur qu’il gérait en direct.