Après comparution devant le procureur, ce vendredi matin, l’associatif Fouad Abdelmoumni sera poursuivi en liberté conditionnelle, pour «outrage à des corps constitués, diffusion d’allégations mensongères et signalement d’un crime fictif dont il sait l’inexistence». Dans une déclaration de presse, le substitut du procureur du roi près le tribunal correctionnel de première instance de Casablanca a annoncé que la juridiction avait décidé de convoquer l’intéressé pour une audience de procès, «après achèvement des procédures d’interrogatoire». La première audience est prévue le 2 décembre prochain.
Dans ce sens, le parquet «veillera au suivi du déroulement de cette affaire, conformément à la loi, et à la réunion des garanties et des conditions du procès équitable, en consécration du principe de l’égalité de tous devant la loi», a ajouté le porte-parole, tout en soulignant le «respect fondamental du principe de la présomption d’innocence».
Selon lui, le procès portera sur «la diffusion de données et d’allégations attentatoires aux intérêts» du Maroc et «à certaines de ses instances, dépassant les limites de la liberté d’expression et représentant des éléments constitutifs de crimes punis par la loi».
Sur les réseaux sociaux et quelques jours avant son arrestation, Fouad Abdelmoumni a publié un commentaire, dans le contexte de la visite d’Etat effectuée par le président français Emmanuel Macron, du 28 au 30 octobre 2024 au Maroc. Il y a évoqué les relations avec la France, l’affaire Pegasus, ainsi que la précédente crise diplomatique entre les deux pays.
De son côté, l’Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques, dont Fouad Abdelmoumni est le coordinateur, a qualifié l’arrestation d’«acte autoritaire» visant l’ancien détenu politique. Le parti de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), au sein duquel le concerné est membre de la commission éthique, a pour sa part déploré «une violation grave de la liberté d’opinion et d’expression».