Depuis les années 1980, l'Union d'action des femmes a entamé sa lutte pour amender le Code de la famille, une bataille continue visant à garantir les droits des femmes et l'égalité des sexes dans le cadre de la législation marocaine. L'Union a cherché à modifier ce code dans le but de promouvoir la justice et l'égalité, loin des divisions traditionnelles qui reflètent souvent des visions masculines qui ne correspondent pas aux évolutions sociales et culturelles actuelles. Au fil du temps, cette question est devenue l'une des questions de droits humains les plus urgentes au Maroc, lorsqu'il est devenu clair que la modification du Code de la famille n'est pas seulement une revendication des femmes, mais plutôt une partie d'un processus plus large de restructuration des lois nationales pour suivre le rythme des normes internationales en matière de droits de l’homme..
La proposition de modification du Code de la famille arrive à un moment crucial, surtout après les changements radicaux observés dans la vie familiale au Maroc et les défis économiques et sociaux qui touchent désormais directement les femmes et les enfants. Mais malgré les amendements partiels introduits dans le nouveau projet, la question demeure : ces amendements parviennent-ils à une véritable égalité ? Reflète-t-il les transformations sociales et culturelles en cours dans la société marocaine ? C'est à cette question que nous cherchons à répondre à travers un dialogue spécial pour « Al-Alm » avec la directrice du Centre de Najda pour l'aide aux femmes victimes de violence et une membre de l'Union d'action des femmes, à travers une évaluation approfondie des amendements proposés. ..
À travers ce dialogue, Al-Maghnawi montre explicitement sa position sur les amendements juridiques, en les évaluant dans un contexte plus large qui aborde les principes de base sur lesquels doit se baser toute modification du Code de la famille. Ces principes sont l’égalité des sexes, la justice sociale et la préservation des droits de l’enfant, et ce sont les principes sur lesquels doit se fonder tout processus législatif visant une véritable réforme. À travers les réponses apportées par ce dialogue, nous pouvons voir comment les amendements proposés sont évalués et comment certaines questions fondamentales restent sans traitement adéquat, comme la question de la polygamie, le recours à l'expertise génétique pour prouver la lignée et le mariage des filles à l'âge adulte. un âge précoce, en plus de continuer à travailler avec des concepts tels que « l'intolérance » qui perpétue la discrimination à l'égard des femmes.
Dans ce dialogue, des questions sont mises en évidence qui n’ont pas été abordées de manière adéquate dans les amendements proposés, telles que la discrimination juridique à l’égard des femmes en matière de mariage et de divorce, et le droit des femmes de prendre des décisions juridiques concernant leurs enfants. L’accent est également mis sur l’importance d’éliminer les exceptions qui entravent l’obtention de la justice, comme l’autorisation du mariage des filles à un âge précoce dans certaines circonstances, ce qui contredit les conventions internationales garantissant la protection des droits de l’enfant..
Les amendements proposés, bien qu'ils représentent une avancée, restent limités dans le cadre du changement recherché par la Fédération Action Femmes. Ce dernier estime que la véritable réforme doit être plus globale et plus profonde, afin qu'elle ne se limite pas à des amendements partiels, mais qu'elle comprenne plutôt une reconsidération radicale des valeurs qui régissent les relations familiales dans la société marocaine. A travers cette vision critique, l'Union d'Action des Femmes continue de faire pression en faveur d'amendements qui garantissent une véritable égalité, car elle considère que le changement législatif ne peut pas se limiter à de simples amendements légaux, mais doit plutôt être un pas vers la démocratisation de la société et sa construction sur les bases du social. justice, égalité et dignité humaine.
Ce dialogue ne se limite pas seulement à critiquer les amendements actuels, mais cherche également à construire une vision globale pour l'avenir du code de la famille au Maroc, inspirée par les principes internationaux des droits de l'homme et les évolutions sociales en cours. Les défis auxquels l'Union est aujourd'hui confrontée sont des défis cruciaux dans le contexte des efforts visant à parvenir à une société égalitaire, dans laquelle prévalent la justice et le respect des droits de chaque individu, quel que soit son sexe ou son statut social.
Quand le Women's Action Union a-t-il commencé sa lutte pour un droit de la famille qui garantisse l'égalité et la justice ?
L'Union d'action des femmes a commencé sa lutte dans les années 1980 et cherche depuis à obtenir un droit de la famille fondé sur l'égalité des sexes et la justice. Cette lutte ne s'est pas arrêtée, mais s'est plutôt poursuivie, l'Union soulignant à chaque occasion la nécessité urgente d'apporter un changement global et profond au Code de la famille..
Sur quels fondements repose la demande d’une modification globale du Code de la famille ?
La demande d’une modification globale du Code de la famille repose sur plusieurs fondements principaux. Premièrement, il y a la référence universelle aux droits de l’homme qui repose sur les principes d’égalité et de non-discrimination, et qui nécessite d’aller au-delà de la perspective masculine conservatrice qui a encadré de nombreux textes juridiques. Deuxièmement, la demande se fonde sur la Constitution, qui est considérée comme le cadre normatif national, car elle impose la nécessité que toute la législation nationale, y compris le Code de la famille, soit compatible avec ses principes et exigences. Troisièmement, ce changement répond aux transformations socioculturelles en cours au Maroc, qui ont grandement affecté la nature des familles marocaines et le rôle des femmes au sein de celles-ci et dans divers domaines..
Qu'espérait la Fédération d'action des femmes des ateliers de modification du Code ?
La Fédération d'action des femmes espère que la révision du Code de la famille constituera une opportunité historique pour un changement radical et global. Ce changement doit être fondé sur le principe d'égalité et de justice comme guide de base de la philosophie, du langage et des exigences du Code. L'Union a également aspiré à abolir toutes les exceptions et demi-mesures qui entravent la réalisation de la pleine égalité et de la justice sociale..
Comment l'Union Action Femmes évalue-t-elle le nouveau projet de modification du Code de la Famille ?
L'Union d'Action des Femmes exprime son appréciation pour certains aspects positifs du nouveau projet de modification du Code de la Famille. Le plus marquant de ces aspects est la méthodologie suivie, caractérisée par une consultation ouverte des différentes parties concernées, ce qui reflète une approche participative. L'Union apprécie également l'adoption de la procédure législative régulière pour l'adoption des lois, qui renforce la transparence et permet un débat public plus large sur les amendements proposés..
Quelle est votre opinion sur les modifications proposées à la loi ?
Je pense que les amendements proposés représentent une étape limitée et insuffisante vers une véritable réforme. Il s’agit d’amendements partiels qui ne reflètent pas la réforme profonde et globale que nous réclamions en tant que mouvement de femmes. Il est vrai que certains amendements comportaient des points positifs, comme la valorisation du travail domestique, l'exclusion du logement conjugal de la succession, l'octroi aux femmes d'une représentation légale sur leurs enfants, ainsi que le droit de la mère gardienne de se marier sans perdre la garde. sont des mesures positives, mais elles ne répondent pas à nos ambitions. La réforme que nous recherchons doit être radicale et viser à réaliser l’égalité des sexes et la justice, et pas seulement une réponse partielle à certaines demandes..
Quelles questions ne sont pas touchées par les amendements ?
Il y a des questions fondamentales qui n'ont pas été abordées dans ces amendements, ce qui reflète la continuité d'une logique de gestion devenue très éloignée des exigences de la réalité. Par exemple, la question de la polygamie existe toujours, dans la mesure où les femmes sur le point de se marier doivent inscrire une condition dans le contrat pour refuser la polygamie, comme si cette question nécessitait leur approbation préalable. Cette approche constitue une insulte à la dignité des femmes et perpétue la discrimination. Autoriser la polygamie, même exceptionnellement dans des cas tels que l'infertilité, conduit à la désintégration des familles et exacerbe les problèmes sociaux, tant pour les femmes que pour les enfants..
Quant au recours à l’expertise génétique pour prouver la filiation, le rejet de cet amendement est considéré comme un déclin majeur dans l’obtention de justice pour les enfants nés hors mariage. Ce refus contredit le chapitre 32 de la Constitution, qui garantit la protection des droits de l’enfant, et viole également la Convention relative aux droits de l’enfant et l’article 24 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques..
Comment le rejet de l’expérience génétique affecte-t-il les enfants ?
Le refus de l’expertise génétique affecte directement des milliers d’enfants nés hors mariage, les privant de leurs droits fondamentaux à l’identité et au lignage. Ces enfants ne sont pas responsables des circonstances dans lesquelles ils sont nés, mais ils sont marginalisés et confrontés à des problèmes sociaux et psychologiques dus au refus de les reconnaître légalement. À l’heure où nous vivons une révolution scientifique et technologique qui inclut la numérisation et l’intelligence artificielle, il est illogique de refuser d’adopter des méthodes scientifiques modernes pour garantir les droits et la protection des enfants..
Que pensez-vous du maintien du mariage des filles ?
Autoriser le mariage des filles à l'âge de 17 ans à titre exceptionnel reflète une déficience dans la protection des droits des filles. Cet âge n'est pas approprié pour assumer les responsabilités du mariage. Le lieu naturel pour une fille à cet âge est l'école, où elle peut poursuivre ses études et construire son avenir. Le fait de marier des filles ouvre la porte à leur privation de leurs droits à l’éducation et à la santé et les expose à de graves risques psychologiques et sociaux. Cette approche contredit les conventions internationales ratifiées par notre pays qui affirment le droit des filles à protéger leur enfance et leur éducation..
Comment voyez-vous la persistance de l’intolérance et le lien entre la pension alimentaire et le contrat ?
Le maintien de l’intolérance reflète la continuité d’un système discriminatoire à l’égard des filles au sein de la famille. Ce système repose sur une jurisprudence jurisprudentielle et n'est pas soutenu par des textes définitifs, ce qui le rend inapproprié dans un contexte constitutionnel qui consacre l'égalité des sexes. L'intolérance place les filles dans une position moins importante au sein de la famille simplement en raison de leur sexe, ce qui contredit complètement le principe d'égalité en matière de droits économiques et civils..
Quant au fait de lier la pension alimentaire au contrat, il renforce la dépendance économique de la femme, car il la rend financièrement dépendante de son mari. Cette dépendance renforce la vulnérabilité des femmes et les empêche d'accéder à leur indépendance financière, ce qui est totalement contraire aux objectifs d'autonomisation économique et sociale des femmes..
Pensez-vous que ces amendements sont suffisants pour parvenir à l’égalité ?
Non, ces amendements ne suffisent pas du tout pour parvenir à l’égalité. Les changements proposés étaient timides et ne répondaient pas aux défis majeurs auxquels sont confrontées les femmes dans notre société. Le mouvement des femmes attendait avec impatience des réformes radicales et globales qui reflétaient les engagements de l'État envers les principes d'égalité, de dignité et de justice sociale. Malheureusement, ces amendements se sont limités à quelques aspects limités et n'ont pas entraîné de réel changement dans la législation..
Nous pensons que le changement législatif est une clé essentielle pour parvenir à l’égalité et à l’autonomisation des femmes sur les plans humain, social et économique. C'est pourquoi nous continuerons notre lutte et notre plaidoyer pour un code qui garantisse la justice et l'égalité, car cette réforme n'est pas seulement liée au droit, mais constitue plutôt une étape nécessaire pour démocratiser la société et la construire sur les fondements de la dignité et de la justice pour tous. .