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«Everybody loves Touda» révèle l’admiration de Nabil Ayouch pour les chants populaires


En présentation de votre nouveau film, «Everybody loves Touda», vous avez évoqué votre collaboration avec des chikhates de diverses générations. Comment s’est fait ce processus ?

Je dois dire que ma collaboration avec les chikhates est bien plus ancienne que ce film en lui-même. Ma première rencontre artistique avec elles remonte à 1999, au siècle dernier ! On m’a fait l’honneur de me proposer la mise en scène du spectacle d’ouverture du Temps du Maroc en France, au château de Versailles. J’avais éteint la Salle des batailles, qui fait 110 mètres de long, pour un public de Français et de Marocains. J’avais ensuite mis deux chikhates, chacune à un bout de la pièce, puis elles ont poussé leur aïta dans le noir. C’est un moment inoubliable qui m’a profondément ému.

Depuis ce jour-là, mon parcours a croisé celui de nombreuses chikhates à plusieurs reprises, notamment dans certains de mes films, «Les Chevaux de Dieu», «Razzia»… Je me suis donc promis qu’un jour, ces femmes que j’admirais tant seraient au centre du récit d’un de mes longs-métrages et c’est «Everybody Loves Touda». Il m’a fallu plusieurs années pour l’écrire et rencontrer l’actrice qui allait pouvoir, à mes yeux, interpréter le rôle de cette femme forte, courageuse et guerrière.

Ce film est notamment le fruit de la collaboration avec Maryam Touzani et Nisrin Erradi, que l’on retrouve justement dans «Adam», de la réalisatrice primée au FIFM 2022. C’est dans ce film-là que vous avez découvert l’actrice et que vous avez su que ce serait elle Touda ?

Absolument. J’ai d’abord connu Nisrin Erradi étudiante à l’ISADAC (l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle), il y a 15 ans, sur le plateau de tournage d’une série. Dans le temps déjà, j’avais trouvé qu’elle avait un grand talent. Des années plus tard, je l’ai vue dans le film de Maryam Touzani, «Adam». Nous étions tout de suite d’accord, Maryam et moi, sur le fait d’avoir enfin trouvé qui incarnerait le rôle de Touda.

Nisrin Erradi m’a ébloui par sa prestation dramatique dans Adam et j’ai eu le déclic pour recommencer véritablement un projet de film sur les chikhates, remettre en route ce processus en amont pour rencontrer de nombreuses autres artistes populaires, écouter leurs histoires, leur solitude, les drames et les espoirs qui jalonnent leur vie au quotidien.

C’est à partir de tous ces récits de vie que Maryam et moi avons construit le film «Everybody loves Touda».

Le réalisateur Nabil Ayouch et la comédienne Nisrin Erradi / Ph. FIFMLe réalisateur Nabil Ayouch et la comédienne Nisrin Erradi / Ph. FIFM

Dans plusieurs de vos films, vous attribuez certaines interprétations à des personnes qui incarnent leur propre rôle, à partir de ce qu’elles font dans la vie réelle. Autour de Nisrin Erradi, on retrouve donc de vrais artistes populaires ?

Oui. D’abord, Nisrin a fait un travail de coaching remarquable pendant un an et demi avant de faire le film, au contact de plusieurs chikhates, dont feue Khadija El Bidaouia, une de nos grandes artistes qui nous a quitté pendant la préparation du film. En souvenir, elle nous a d’ailleurs laissé une petite taârija que le personnage de Touda utilise à l’écran.

Il y a aussi Siham El Mesfiouia, issue de la jeune génération qui perpétue la tradition de la aïta à Safi. On voit aussi Houda Nachta dans la scène du moussem dans le film, en plus d’autres vraies chikhates qui sont portées aussi à l’écran.

Ph. FIFMPh. FIFM

Quels ont été les retours de ces chikhates professionnelles, si elles se sont vues dans ce film ?

Effectivement, nous avons invité Siham El Mesfiouia et Houda Nachta à cette première, dans le cadre du FIFM. Malheureusement, elles n’ont pas pu venir car elles travaillaient. Mais elles seront parmi nous à la projection prévue à Casablanca et le lendemain à l’avant-première, pour revoir le film.





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