Les émissions d’Eurobonds ont nettement reculé durant l’année 2023. Selon le données de Bloomberg, le volume total des nouvelles émissions d’Eurobonds a atteint 4,5 milliards de dollars. En effet, seuls trois pays ont eu recours à ce canal de financement en 2023. Le cumul est en net recul par rapport au niveau enregistré en 2022 de 6,0 milliards de dollars et surtout de 19,7 milliards de dollars en 2021.
Les nouveaux gisements ont porté sur 3 émissions initiées par le Maroc pour 2,5 milliards de dollars, l’Égypte pour 1,5 milliards de dollars et puis le Gabon avec un swap de dette contre nature de 500 millions de dollars, détaille AGR. Ainsi, à fin 2023, l’encours des Eurobonds a atteint 146,2 milliards de dollars après des remboursements de 3,2 milliards de dollars pour cette même année relatifs aux titres de l’Égypte, de la Tunisie, du Nigéria et du Rwanda. Tandis que le Ghana et l’Éthiopie ont enregistré des défauts de paiement.
« Ce manque d’intérêt s’expliquerait par la combinaison de la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis et du creusement des spreads de risque ce qui a considérablement renchéri l’accès aux nouveaux capitaux. Cette situation résulte de défis structurels et d’autres conjoncturels affichés par certains pays émetteurs, face auxquels les investisseurs démontrent un appétit moindre dans un contexte de montée des incertitudes économique et politique », explique AGR.
Dans ce contexte peu propice d’accès aux marchés internationaux, de nombreux États ont intensifié leur recours aux prêteurs concessionnels comme le FMI et la Banque Mondiale. A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire a sécurisé une facilité de crédit de 3,5 milliards de dollars. Le Maroc, le Sénégal et le Kenya ont également bénéficié d’un soutien significatif du FMI pour faire face à leurs besoins de financements croissants avec des montants respectifs de 5,0 milliards, 1,5 milliards et 0,9 milliard de dollars.