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Entre records de transferts et faible investissement, le grand dilemme


Allant de pair avec l’évolution de la migration professionnelle depuis le Maroc, les mesures incitatives pour les transferts et les investissements dans le pays d’origine se sont développées, au fil des décennies : Bank Al-Âmal, sous le roi Hassan II, l’initiative gouvernementale MDM Invest, lancée par le ministère en charge des Marocains résidant à l’étranger, sa continuité, portée désormais par Tamwilcom… Cependant, la part d’investissement des Marocains du monde ne représente toujours que 10% des transferts globaux en devises. Depuis 2019, ces derniers enregistrent des records successifs, qui continuent sur une lancée positive au cours des quatre dernières années.

Ainsi, l’année 2023 affiche un total de 115 milliards de dirhams (MMDH) transférés en devise. 2024 devrait connaître un nouveau record, estimé entre 118 et 120 MMDH. Mais la part d’investissement y reste pratiquement inchangée. Pour analyser cette question, Mohamed Abdi, expert auprès de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), a été l’invité de l’émission Faites entrer l’invité spéciale Marocains du monde du mercredi 11 décembre sur Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi.

Confirmant la santé de fer affichée au niveau des transferts, le spécialiste rappelle que l’AMDIE inclut en son sein «une équipe dédiée, qui travaille sur la question pour avoir une vision d’ensemble», sachant que «les Marocains résidant à l’étranger représentent une communauté très active», avec un rôle prépondérant tant au niveau économique que diplomatique et de relations extérieures. «Les chiffres fin septembre pour 2024 nous donnent déjà un chiffre promoteur : on est à 100 MMDH. C’est-à-dire, qu’on finirait l’année, probablement, autour de 120 MMDH ou plus», a-t-il déclaré.

Mettant ces chiffres en perspective sur le temps long, Mohamed Abdi souligne qu’à partir des années 2000, annonciatrices du nouveau règne et d’un élément de confiance, cette tendance a commencé à prendre forme avec une «croissance continue». 

«En 2008, on constate la formation d’un plateau qui va durer jusqu’en 2020, coïncidant avec la crise économique qui a bouleversé l’Europe, qui a touché la France, l’Espagne, là où la communauté marocaine est très présente», analyse-t-il. A partir de 2021, à la faveur de la crise sanitaire, l’évolution est restée palpable, s’expliquant par «cette solidarité spontanée des Marocains de l’étranger».

Si les transferts ont continué sur cette tendance haussière, jusqu’à atteindre une valeur totale de 115 MMDH, leur part essentielle est toujours allouée à la consommation des familles et des ménages. Une petite partie, destinée à l’investissement, est mobilisée principalement dans l’immobilier.

Lors de son discours du 6 novembre dernier, à l’occasion du 49e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a d’ailleurs évoqué cet aspect. «Nous avons également à cœur d’ouvrir de nouvelles perspectives aux membres de la communauté qui sont désireux d’investir dans leur pays. En effet, il est inconcevable que leur contribution au volume des investissements nationaux privés se limite à 10%», a dit le souverain.

Soutenir un investissement à impact socioéconomique local

Commentant la situation actuelle, à la lumière du discours royal et des constats de l’AMDIE, Mohamed Abdi souligne le «paradoxe» entre «un phénomène de solidarité» ayant mobilisé des transferts records, au fil des années, poussé par «le désir des Marocains de l’étranger de participer au développement du pays, de leur territoire, de leur village et ville» et l’absence de «politique publique claire, précise, incitative».

Dans ce sens, le spécialiste a souligné les aspects encore contraignants des dispositifs incitatifs à l’investissement des Marocains du monde sur le territoire national. «Obliger un MDM à avoir un apport de 25%, en devise, c’est énorme», a-t-il estimé. «Imaginez un immigré qui a fait des économies et constitué l’épargne avec sa famille. Au moment de venir investir, on lui dit que cet argent en dirham, qui est déjà au Maroc, ne peut pas être pris en compte», explique Mohamed Abdi.

Par ailleurs, celui-ci souligne le manque de «réelle connaissance du portefeuille et des besoins de la diaspora marocaine dans les banques». «Aujourd’hui, les pouvoirs publics, l’AMDIE, travaillent avec une équipe dédiée pour avoir une connaissance parfaite de la situation et du portefeuille du MRE et pour pouvoir, très rapidement, proposer des véhicules financiers adaptés», ajoute-t-il.

«Ce deux dernières années connaissent une mobilisation de tous les départements ministériels, notamment le ministère de l’Investissement, de la convergence économique et de l’évaluation des politiques publiques. C’est un nouveau ministère qui travaille aussi sur cette question. Puis, il y a l’AMDIE, avec sa nouvelle orientation dans ce sens. Il y a surtout les deux derniers discours royaux, qui ont ciblé cet investissement. C’est une feuille de route précise.»

Mohamed Abdi

Abordant les avantages et les possibilités que permet la Nouvelle charte d’investissement dans ce contexte, Mohamed Abdi assure quant au cadre propice pour travailler à simplifier le parcours des investisseurs MRE. La finalité sera ainsi de dépasser les obstacles et de renforcer une dynamique portée par les territoires, avec des retombées économiques avérées, notamment dans les régions et les provinces en retrait des grands axes urbains du nord et du centre.





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