Suite à son communiqué visant les Émirats arabes unis, l’Algérie a procédé à l’arrestation de l’historien Mohamed Amine Belghit. Il est accusé d’«atteinte à l’unité nationale», «incitation à la haine» et «utilisation des technologies de l’information à des fins de propagande portant atteinte à la dignité humaine», selon un communiqué du procureur de la République.
«Ses déclarations contreviennent aux valeurs constitutionnelles concernant l’unité du peuple, la souveraineté de l’État et la cohésion sociale», précise la même source. Après avoir été entendu par un juge d’instruction, l’historien Belghit a été placé en détention provisoire.
Lors d’une interview accordée le 28 avril à la chaîne émiratie Sky News Arabia, Mohamed Amine Belghit a affirmé que le mouvement amazigh est une «création des services secrets français et sionistes».
Hier, la Haute Commission de l’Amazighité (HCA), organe officiel, a condamné les propos de l’historien. Dans un communiqué, la HCA a dénoncé un «discours de haine» qui ne relève pas de la liberté d’expression, mais constitue «une trahison à la mémoire des martyrs» et «une atteinte à l’esprit du 1er Novembre». Les partis politiques reconnus par le pouvoir algérien, tels que le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), ont également exprimé leur indignation.
Cette arrestation, qui concerne un homme proche du régime, intervient alors que l’Algérie a déclaré la mobilisation générale. L’adhésion des Kabyles à cette décision est cruciale pour le gouvernement à Alger. En effet, Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), a rétorqué que «la Kabylie n’est pas concernée par la mobilisation générale».
Pour rappel, l’Algérie a déjà accusé le Maroc, la France et Israël de soutenir financièrement et militairement les revendications indépendantistes des Kabyles.