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En 2012, l’Algérie a envoyé le Polisario combattre aux côtés du régime syrien


Plusieurs membres armés du Polisario ont été arrêtés à Alep. Cette présence en Syrie n’est pourtant pas récente. En effet, un document confidentiel révèle la participation des milices du Polisario aux côtés des forces de l’ancien président Bachar El Assad, dès les premiers mois qui ont suivi le déclenchement de la révolution populaire de 2011. Ce document des services de renseignements syriens, rendu public par des groupes désormais au pouvoir à Damas, a levé le voile sur cette liaison dangereuse entre le mouvement séparatiste et le régime de Bachar. En 2012, le Polisario «a proposé» son aide à l’armée syrienne pour faire face à la progression des troupes de l’opposition.

Le texte a mis au grand jour le rôle joué par l’Algérie dans le montage de toute l’opération. «L’offre» du Front «a fait l’objet de correspondances entre le ministère algérien de la Défense et son homologue syrien. Ce sujet a bénéficié d’un intérêt particulier dans les deux pays frères», lit-on dans le document.

Après le feu vert algérien, un représentant des renseignements syriens s’est déplacé dans les camps de Tindouf pour y rencontrer Mohamed Abdelaziz, décédé en juin 2016, présenté comme «le président de la république arabe sahraouie». Brahim Ghali, alors représentant du Front en Algérie, avait également pris part à la réunion, précise la même source.

Brahim Ghali a qualifié l’opposition syrienne de «forces du mal»

Les entretiens se sont conclus par la signature d’un «accord tripartite entre l’Algérie, le Sahara occidental et la Syrie», portant sur l’envoi de «120 combattants sahraouis» en Syrie selon un calendrier bien précis. Les miliciens ont été répartis en quatre groupes.

En décembre 2011, lors d’une visite à Beyrouth, une délégation du Polisario a ouvert des «consultations» avec l’organisation libanaise chiite du Hezbollah, pour la formation des milices du Front en vue «d’une participation dans des opérations spéciales contre le terrorisme en Syrie». Le document a souligné que la mission du Polisario envoyée dans la capitale libanaise n’a pu rencontrer l’ancien chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans une frappe aérienne de l’armée israélienne.

Cette coopération entre le mouvement séparatiste et le régime de Bachar El Assad s’est poursuivie après l’opération du 7 octobre 2023, lancée par le mouvement palestinien Hamas contre l’État hébreu. En témoignent les révélations sur l’arrestation d’une trentaine de membres du Polisario à Alep par des forces de la rébellion syrienne.

Dans une lettre adressée le 17 avril 2023 à Bachar El Assad à l’occasion d’une fête nationale, Brahim Ghali a qualifié l’opposition syrienne de «forces du mal et du complot brutal». L’internationale des héritiers du mouvement baasiste panarabe a fondu comme neige au soleil depuis le printemps arabe.





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