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Emploi & Carrières: Les entreprises publiques les plus attractives

Emploi & Carrières: Les entreprises publiques les plus attractives

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Manifestement, c’est un changement de paradigmes qui est actuellement relevé sur le marché de l’emploi des cadres. Les organisations et entreprises publiques attirent de plus en plus les lauréats des grandes écoles marocaines. Même si les multinationales continuent d’attirer la majorité des jeunes talents, plusieurs ministères, offices, institutions et entreprises publiques se démarquent comme des employeurs de choix auprès des lauréats de nouvelle génération.

C’est en substance la tendance générale qui se dégage d’une enquête récente réalisée par «Careers in Morocco». Cette étude a été réalisée entre le 26 juin et le 22 juillet 2025, auprès de plus de 1.000 jeunes lauréats issus des grandes écoles marocaines (écoles d’ingénieurs, écoles de commerce et universités de renom). L’enquête focalise les préférences professionnelles des jeunes diplômés lorsqu’il s’agit d’intégrer le secteur du travail.

Avantages, équilibre entre la vie personnelle et professionnelle

Même si le privé continue à recruter l’essentiel des lauréats des grandes écoles et universités au Maroc, il y a une nouvelle tendance qui remonte un engouement sans précédent pour le secteur public. En effet, l’enquête confirme que «malgré la prédominance du secteur privé, le public marocain demeure attractif pour les lauréats des grandes écoles». Cette attractivité repose autant sur la stabilité de l’emploi que sur la réputation et l’impact stratégique des missions proposées, précise l’étude.

Ces dernières années, le constat est que «les ingénieurs, les lauréats de grandes écoles de commerce et les architectes choisissent la fonction publique en premier» au regard de ce qu’elle présente comme avantages, stabilité et équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. «C’est un changement de paradigme voire un changement profond et durable dans l’image et la perception du travail pour l’Etat en général et la fonction publique en particulier», souligne l’étude. Ce qui s’explique essentiellement par «la stabilité de l’emploi, des salaires et avantages de plus en plus compétitifs par rapport au secteur privé voire beaucoup mieux dans certains cas, en particulier pour les cadres qualifiés et les hautes fonctions», explique l’enquête.

Energies renouvelables, eau, télécoms, ferroviaire…

Autre grand enseignement de l’étude, une forte attractivité des offices, agences et entreprises publiques ainsi que les structures à vocation technique et/ou sectorielle. Parmi les entreprises publiques les plus prisées par les lauréats de grandes écoles et ingénieurs, le groupe OCP arrive en premier «avec 41 % de manifestation d’intérêt. OCP Group se distingue par ses projets industriels et sa réputation internationale, son niveau de rémunération… Il attire essentiellement les ingénieurs en génie industriel et mécanique ainsi que les profils spécialisés en management et finance». Juste après l’OCP, les entreprises publiques, offices et agences qui ont recruté le plus de cadres et lauréats en 2025 sont l’ONEE, la Conservation foncière, la CNSS, l’ONCF, l’ONDA, Masen… «L’ONEE se positionne comme un choix majeur. Elle dépasse l’Agence nationale de la Conservation foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC), la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS)… L’ONEE attire plus les ingénieurs en électricité et hydraulique grâce à ses projets stratégiques d’énergie et d’eau», précise l’étude.

L’ONCF est également une entreprise publique qui suscite de l’intérêt auprès des lauréats de grandes écoles et ingénieurs. «L’ONCF attire surtout les profils en génie civil et logistique, compte tenu de leur intérêt pour les infrastructures ferroviaires et les missions d’envergure nationale dans le cadre des grands projets en cours».

L’ONDA arrive en quatrième position suivi par l’agence Masen qui se distingue auprès des jeunes diplômés spécialisés dans les énergies renouvelables, les solutions durables, la transition énergétique…

Autre tendance forte, un engouement fort pour les agences ayant des missions de régulation ou de promotion et développement sectoriel, à l’instar de l’ANRT dans les télécoms et l’ONMT dans le tourisme. Ces deux structures publiques suscitent un intérêt particulier, surtout auprès des profils IT, ingénieurs INPT, télécoms et marketing. Dans l’ensemble, ces chiffres soulignent que les offices, agences et grandes entreprises publiques offrant des projets techniques, innovants et à forte valeur nationale sont particulièrement attractifs pour les jeunes talents marocains.


Les ministères les plus cotés

L’analyse des préférences des lauréats des grandes écoles d’ingénieurs et/ou de commerce, universités… confirme l’intérêt grandissant des jeunes pour évoluer en intégrant des postes de responsabilité dans des ministères.

Parmi les départements ministériels qui suscitent le plus d’intérêt, celui de l’Economie et des Finances (MEF) domine l’attractivité. Selon l’étude, le département de l’Economie et des Finances attire 43% des diplômés, principalement ceux issus des écoles de commerce et des filières spécialisées en économie et finances. «Il s’impose comme un choix privilégié en raison de la visibilité stratégique de ses missions, de la qualité des projets et des perspectives de carrière dans la haute fonction publique», explique l’enquête de Careers in Morocco.

Le ministère de l’Intérieur arrive juste après l’Economie et Finances avec 32% d’intérêt. Ce département attire surtout les profils orientés vers la gouvernance et l’administration publique. Le ministère de la Transition énergétique et de l’Environnement est le 3e département le plus prisé. Il séduit 14% des jeunes diplômés motivés par l’innovation et les enjeux énergétiques durables. Enfin,  le département de l’Equipement et de l’Eau est plébiscité par 11% des lauréats.  Il séduit surtout les ingénieurs civils et spécialistes des travaux publics. Ce qui remonte l’intérêt pour les grands projets d’infrastructures ou encore les missions techniques pointues et d’envergure nationale en cohérence avec les grands chantiers en cours au Maroc dans la perspective du Mondial 2030.

Selon les enquêteurs, «à l’avenir, le succès des ministères, offices et entreprises publiques dépendra de leur capacité à offrir des parcours de carrière stimulants, des projets innovants et des opportunités de leadership, afin de séduire et retenir les nouvelles générations de talents marocains, à la recherche à la fois de contribution nationale et d’épanouissement professionnel».

Amin RBOUB


Recrutement: Les tendances fortes en 2025

  • Tech, IA, algorithmes, soft skills, automatisation… 
  • Les jeunes talents de plus en plus exigeants et en quête de sens au travail

Forte dominance de la technologie, l’intelligence artificielle (IA), l’automatisation, l’ingénierie, les soft skills… Le recrutement en entreprise en 2025 connaît une transformation profonde influencée par la technologie, les attentes et aspirations des candidats dans un marché du travail en pleines mutations. Dans ce même contexte, les entreprises et les industriels  doivent s’adapter à un environnement où les talents sont plus exigeants, privilégiant la flexibilité, le bien-être et un sens au travail.

Selon les professionnels du recrutement, les nouveaux besoins des entreprises sont fortement influencés par la technologie, notamment l’intelligence artificielle, et par un marché du travail axé sur les compétences, la transparence et l’expérience du candidat. Autre tendance forte, l’évolution des critères d’évaluation des candidatures. Un process de sélection qui repose sur l’IA et l’automatisation. Par ailleurs, la simple analyse des compétences techniques (hard skills) ne suffit plus. Les entreprises cherchent de plus en plus des profils capables de s’adapter et d’évoluer dans des environnements complexes. Autrement dit, la priorité est accordée plus aux soft skills plutôt que les hard skills. Ainsi, ce sont plutôt les compétences comportementales telles que l’adaptabilité, la créativité, l’innovation, la résilience, la réactivité et l’esprit de collaboration qui sont recherchés.    Pour évaluer ces critères, les recruteurs ont recours à des tests de mise en situation, des simulations ou la gamification (ludification) du processus.

Ainsi, plutôt que de focaliser uniquement les diplômes et l’expérience professionnelle, les entreprises privilégient encore plus les compétences réelles des candidats. Cette approche s’est avérée plus inclusive car elle permet de diversifier les profils.                                                                                                                    A noter que la tendance des recrutements privilégie désormais de nouveaux canaux de sourcing et ce, afin de capter et séduire une nouvelle génération de candidats (Génération Z). C’est ce que les spécialistes appellent «le sourcing intelligent».

Le mode opératoire repose sur des algorithmes avancés qui parcourent les bases de données et les réseaux professionnels afin d’identifier les profils pertinents. Ce qui élargit considérablement l’éventail des viviers de talents. Pour trouver la perle rare, les chasseurs de têtes recourent à des canaux de sourcing via les réseaux sociaux. En plus de LinkedIn, les recruteurs utilisent des plateformes comme TikTok, Snapchat ou encore Instagram via des formats courts et accrocheurs (vidéo, stories…) afin de capter les jeunes futures recrues de la génération Z.

 Sortir du cadre académique

Le constat aujourd’hui des recrutements est qu’ils priorisent de nouveaux critères de sélection tels que la valorisation des compétences informelles.  En clair, le processus de recrutement se base sur les compétences acquises en dehors du cadre académique ou professionnel, comme le bénévolat, les projets personnels ou les formations en ligne. Par ailleurs, le processus de recrutement ne se termine pas à l’embauche. L’expérience vécue par le nouvel employé est cruciale pour sa fidélisation et l’attractivité de l’entreprise.

Afin de fidéliser et retenir plus longtemps les nouvelles recrues, l’entreprise doit concevoir des programmes d’intégration de plus en plus digitalisés. L’objectif étant d’offrir une expérience fluide, même en cas de travail à distance. Ces programmes incluent des plateformes d’apprentissage en ligne, des sessions de bienvenue virtuelles et un suivi personnalisé au cas par cas.o

A.R.

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