BMCE Capital Global Research (BKGR) a maintenu son scénario économique inchangé pour 2024 et 2025. Dans son nouveau « BKGR Strategy February 2025 », l’analyste estime que la croissance économique devrait se situer à 3,9% cette année, soit le même niveau que les prévisions de la banque centrale (+5% en 2025 selon les prévisions récentes de Fitch Solutions).
« Ce scénario reposerait sur une évolution contrastée des activités de plusieurs secteurs. Dans un contexte marqué par une pluviométrie déjà insuffisante, cette croissance reposerait principalement sur la vitalité du secteur non agricole, souligne BKGR. Cette dynamique des activités secondaires et tertiaires s’illustre notamment par l’accélération de la création de nouvelles entreprises, dont le nombre dépasse 95.000 en 2024. Parmi celles-ci, 35,1 % sont spécialisées dans le commerce et 19,2 % dans la construction et l’immobilier.
Pour le commerce extérieur, le début d’année a été marqué par un creusement du déficit commercial (+13,3% pour atteindre -24,5 milliards de DH à fin janvier 2025), impacté par la baisse des exportations de deux secteurs clés : l’automobile et les phosphates et dérivés. Ce ralentissement des expéditions n’a pas encore impacté l’activité industrielle. Mais des secteurs ont encore affiché de bonnes performances, notamment le tourisme qui a boosté ses recettes et le nombre d’arrivées.
De leur côté, les revenus des IDE ont également connu une forte hausse (+16,9 % pour atteindre 3,2 milliards de DH), renforçant encore les réserves de change, qui s’élèvent désormais à 368 milliards de DH (+3,3 % en glissement annuel). Moins dynamiques, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont enregistré une modeste hausse de +0,5 % pour atteindre 9,45 milliards de DH.
A noter que le secteur agricole/élevage subira les conséquences de l’annulation de l’Aïd Al Adha, un manque à gagner estimé à 18 milliards de DH. Pour les analystes, les impacts financiers sur les zones rurales pourraient être compensés par des aides directes.