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d’une enfance difficile à jeune chef de l’année



« Ma porte de sortie est devenue la cuisine, mais cela ne s’est produit qu’en deuxième année. La première année, j’ai commencé en tant que serveur. J’avais alors 14 ans. Ma cousine des Pays-Bas – ma mère est néerlandaise – travaillait à l’époque comme chef de salle au Kurhaus à Scheveningen et, grâce à ses récits, je suis devenu enthousiaste », a confié Sofiane Bons dans une interview. Au fil du temps, il réalise qu’il n’était pas fait pour ce travail. Il s’intéresse à la cuisine.

« Finalement, il s’est avéré que travailler en tant que serveur n’était pas fait pour moi. Heureusement, j’ai vite compris que c’est en cuisine que je suis à ma place. J’ai aussi commencé à cuisiner chez moi, à essayer des choses. À développer moi-même des recettes. À partir de ce moment-là, je me réveillais avec la cuisine en tête et je me couchais avec. Cela n’a jamais changé depuis. »

Sofiane développe sa passion pour la cuisine. « Le soir après l’école, par exemple, j’apprenais encore à faire des macarons. Ou à préparer parfaitement des génoises. Quand quelque chose me plaît, je deviens super passionné. »

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Après la séparation de ses parents, Sofiane quitte la France. Il suit sa mère de nationalité néerlandaise aux Pays-Bas. À l’époque, il avait 18 ans. « Il n’y avait aucune raison pour moi de rester là-bas. J’avais besoin d’un nouveau départ. » Un nouveau départ prometteur. Plus de dix ans de dur labeur plus tard, il décroche son premier poste de chef cuisinier chez Joelia, avec l’ambition de remporter l’étoile Michelin pour Joelia. Un exploit déjà réalisé par son prédécesseur Mario Ridder. « Quand un restaurant est récompensé par une étoile et que le chef s’en va, Michelin évalue durant la période qui suit le départ si le restaurant peut conserver son étoile. »

Sofiane et son équipe travaillent d’arrache-pied pour relever le défi. Les efforts ont payé : le chef de Rotterdam a récemment remporté le prix du « jeune chef de l’année » lors de la cérémonie de remise des étoiles Michelin. Michelin l’a félicité pour son « dynamisme jeune » et « sa vivacité cosmopolite ». « Je pense qu’ils font référence au fait que je suis toujours à la recherche de combinaisons de saveurs innovantes et de nouvelles saveurs particulières, estime Sofiane. Ma base est la cuisine française, mais j’aime jouer avec des éléments d’autres cuisines, comme celles d’Asie et d’Amérique du Sud. C’est maintenant une cuisine totalement différente de celle de l’ancien chef. »

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Le chef de 31 ans est heureux d’avoir concrétisé un rêve qu’il caressait tant. « Mon WhatsApp et Instagram ont littéralement explosé. C’était vraiment très bouleversant. Surtout de se tenir sur scène avec tous les chefs que j’admire tant », confie-t-il, avant de prodiguer des conseils aux jeunes qui ont eux aussi connu une enfance difficile. « Aux jeunes qui, comme moi, ont eu une enfance difficile, je voudrais dire : ‘Pensez à votre avenir et pas seulement à aujourd’hui ou demain. Que voulez-vous accomplir et que devez-vous faire pour y parvenir ?’ Je savais ce que je voulais et ce qu’il fallait pour y parvenir. Cela peut être aussi simple que ça ».

Après cette consécration, Sofiane n’entend pas se reposer sur ses lauriers. Il promet de « rester à la hauteur du prix et de l’étoile ». « En novembre, ma petite amie et moi attendons notre premier enfant. Je serai alors encore plus sur un nuage », a-t-il ajouté.



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